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Les Premiers Soldats Belges, Héros de la guerre 1914-1918
Morts au champs d'honneur à Visé
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique Auguste Bouko, Maréchal des Logis 1e cl., Gendarmerie
Jean-Pierre Thill, Maréchal des Logis 1
e cl., Gendarmerie
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
Insigne de béret du 12e de Ligne Louis Maulus, soldat 12e de Ligne
Prosper Van Gastel, soldat, 12e de Ligne
(le récit de la bataille de Visé, cliquez ici)
Insigne de béret du 12e de Ligne

Vous entendez la Marche de la Gendarmerie d'Arthur Prevost (1888-1967)
Pour arrêter la musique ESC
Cliquez ici pour un fascicule résumé de la Grande Guerre à Visé
et le second tome: http://1579.be/vdlp-2015.pdf

le monument à Bouko et Thill de 1920

Auguste Bouko et Jean-Pierre Thill
furent les deux premiers gendarmes tués au combat.
Leurs collègues Noerdinger et Peiffer, blessés, après des mois de convalescence, iront se battre sur le front de l'Yser,
Boulanger,
qui restera 4 ans captif des allemands, reviendra en décembre 1918.
Gustin parviendra à s'échapper et à rejoindre l'armée belge où il restera jusqu'au 11 novembre 1918.
Son nom mal orthographié et son prénom usuel n'étant pas l'officiel, il restera longtemps inconnu dans l'histoire.


la Version en néerlandais:
https://www.youtube.com/watch?v=c6dYggnKWVA
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
Un monument en leur honneur sera inauguré le 19 septembre 1920 et détruit par les allemands en 1942 puis remplacé par une stèle en 1946.
Restauré dans sa version originale à l'initiative de Marc Poelmans, ancien conservateur du Musée des Francs Arquebusiers de Visé et historien amateur local, il fut inauguré le 6 juillet 2014 par le dernier commandant de gendarmerie de Visé Luc Manguette.

Localisation de ce monument: Sur la façade de la Poste, Place Reine Astrid à l'angle formé par l'Avenue Albert Ier et le Rempart des Arbalétriers. Coordonnées GPS: +50°44'14.07", +5°41'44.37".

insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en BelgiqueAuguste Bouko et Jean-Pierre Thill ©Marc Poelmans insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique

Auguste Bouko
maréchal des logis de 1ère classe

né le 15 septembre 1863
tué au combat à Visé le 4 août 1914

Croix de guerre remise à titre postume à Bouko et Thill

Jean-Pierre Thill
maréchal des logis de 1ère classe
né le 25 septembre 1883
tué au combat à Visé le 4 août 1914

Auguste Bouko,maréchal des logis,tué à Visé le 4 août 1914 Jean Thill, maréchal des logis,tué à Visé le 4 août 1914
fiche matricule portrait carrière fiche matricule
portrait carrière
BOUKO Auguste THILL Jean-Pierre

Né à Limerlé (Gouvy) prov. Lux. le 15 septembre 1863
Fils de Augustin Bouko et Marie Catherine Pfloug
Marié à Marie Joséphine HOSSE - Grande Route 688, Trooz

Né à Tontelange prov Lux. 25 septembre 1883
Fils de Jean Pierre Thill et Suzanne Gaul.

Matricule 7656
Dossier archives MRA N° 6191688
Entré à la Gendarmerie le 1 octobre 1884 dans la Compagnie de Brabant, il se réengagera successivement.
Gendarme à pied le 1-10-1884, engagé pour 8 ans, il passe à la compagnie de Hainaut le 27-12-1884
Passe à la compagnie de Liège le 16-01-1888
Gendarme à cheval le 23-01-1888
Un chevron au 01-10-1888
01-10-1892 rengagé pour 2 ans
Gendarme à pied 1ère classe 26-09-1895. Le 01-10-1894 rengagé pour 6 ans
décoration militaire de 1ère classe
Décoration Militaire -
A.R. 11409 le 02/05/1895
14-05-1900 passe à la compagnie du Luxembourg puis à celle de Liège le 18 septembre de la même année
01-10-1900 rengagé pour 8 ans
médaille commémorative du règne de Léopold II
1905 Médaille commémorative du règne de S.M. Leopold II

Rengagé pour 2 ans en 1910 puis en 1912
Brigadier à pied le 05-01-1909
Maréchal des Logis de 1ère classe à pied le 5-07-1909
décoration militaire de 1ère classe
01-07-1910 décoration militaire de 1
ère classe A.R. 38 bis

Le 01-10-1910 se réengage pour deux ans puis encore deux ans
Membre de la Brigade de Gemmenich.

Matricule 12.008
Venu du 13e régiment de Ligne, où il était incorporé comme milicien à partir du 29-07-1903 par tirage au sort N° 26 du 12-10-1903.
Il se réengagera plusieurs fois.

Il entre à la Gendarmerie le 17 décembre 1907.

Gendarme à pied de 3e classe le 17-12-1907 puis le 7-02-1908

Brigadier à cheval le 5-7-1909

Maréchal des Logis de 2e classe à cheval le 21-02-1910

Maréchal des Logis de 2e classe à pied le 20 -12-1910

Maréchal des Logis de 1ère classe à pied le 31-12-1913

Membre de la Brigade de Gemmenich à partir du 20-12-1911

Mort pour la Patrie le 4 août 1914, vers 13 h
Tué au combat de rue de Visé

Selon sa fiche, fut enseveli au cimetière de Visé. Pas de trace sur la dalle funéraire de la pelouse d'honneur, en fait il repose à Liège (depuis 22/05/1919), cimetière de Robermont tombe 163-14-1 voir: www.bel-memorial.org

Mort pour la Patrie, le 4 août 1914 à 13h15
Tué au combat de rue à Visé
(une balle dans la gorge)
Inhumé au cimetière communal de Lorette à Visé

A titre posthume

Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold II avec palme
Croix de Guerre - A.R. 4592 - 20/04/1917
Médaille de la Victoire - 22/09/1919
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 - 22/09/1919
Croix de Guerre 14-18 Médaille de la Victoire

A titre posthume

Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold II avec palme
Croix de Guerre - A.R. 4592 - 20/04/1917
Médaille de la Victoire - 22/09/1919
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 - 22/09/1919
Croix de Guerre 14-18 Médaille de la Victoire


Cimetière de Visé
Inauguration de la pelouse d'honneur le 11 novembre 1924.

Les images et renseignements concernant les gendarmes Bouko et Thill nous ont aimablement été communiqués par
Benoît Mihail, Conservateur. Service Historique de la Police Historische Dienst van de Politie (CGC-H)
Avenue de la Force Aérienne 33 Luchtmachtlaan, B - 1040 Etterbeek - Bruxelles / Brussel
T 02-6426929 F 02-6426369
Pour visiter le musée:réservation via
cg.cgpr.museum@police.belgium.eu ou au numéro de fax 02/646.80.51.
Astrid Vierendeels Adjointe du Conservateur Musée de la Police, Adjunct van de Conservator Politiemuseum
02/642.69.29


Les Gendarmes morts pour la Patrie pendant la première guerre mondiale: http://blog.seniorennet.be/rwgd_14_18/

Le combat des gendarmes Bouko () , Thill (), Noerdinger, Peiffer et Boulanger à Visé.

4 août 1914, Visé.
La 2
e armée allemande commandée par von Emmich est en route. Un flot ininterrompu de troupes est en marche
Bataillons de cyclistes, de fantassins, cavaliers et troupes transportées dans des centaines de véhicules motorisés.

Poste frontière de Gemmenich ce 4 août 1914, il est 8h30 du matin
Un détachement de hussards allemands se présente.
Deux gendarmes, Thill et Henrion, se postent au milieu de la route
Halte ! Frontière belge.

Les cavaliers se sont arrêtés, leur officier s'avance et lit la proclamation de von Emmich qui en substance dit "Laissez nous passer".
Le gendarme Béchet enfourche son vélo pour aller au poste téléphonique prévenir sa hiérarchie.


Le commandant Noerdinger signale immédiatement à l'état-major une patrouille de cavalerie allemande d'environ 25 hommes.
L'alarme est donnée et conformément aux ordres qu'ils ont reçus, la brigade se retire vers Liège en passant par Sippenaken, Beusdael, Mouland et Visé.
Tout au long de leur route, les gendarmes observent l'ennemi qui avance.
Ils chargent leurs carabines, prêts à faire feu en embuscade si l'occasion se présente.
Le carrefour des rues Dodémont-Sluse-Maestricht, le collège St Hadelin est en arrière plan
A  13 h. 15, ils sont 6 gendarmes , à vélo, qui entrent dans Visé dont le quartier nord paraît désert.

Il arrivent près de la rue Dodémont alors que l'ennemi est aux portes de la ville
Henri Noerdinger, maréchal des logis chef, commande ce peloton.
Silencieux, ils passent l'un après l'autre, devant le collège Saint-Hadelin.
Leurs ombres se mêlent à celles des chênes qui bordent la route.

A une centaine de mètres du carrefour, le premier lève un bras et pousse un cri.
D'un même mouvement les hommes font halte.

Les vélos sont prestement jetés sur l'accotement et chacun, d'un coup d'épaule, fait virer la carabine Mauser chargée qu'il porte en bandoulière.
Un coup de feu éclate de la rue Dodémont et abat le maréchal des logis Auguste Bouko qui tombe en face de la maison Villers.
Le soldat qui a fait feu s'enfuit par la rue de la Station.
Le vieux soldat, dans sa tenue ressemblant aux grognards de l'empire, s'est écroulé. Il a 51 ans et est en service à la gendarmerie depuis 1884.

Les soldats allemands devant les ruines de Visé en 1914.Devant les gendarmes, une fusillade éclate dans un fracas assourdissant.

le collège St Hadelin en 1914Des centaines de soldats gris, agenouillés, couchés, debout, braquent leur arme sur les audacieux qui, au lieu de faire demi-tour, acceptent froidement cette lutte terrible et inégale à 1 contre 100,

Scène poignante

Un genou en terre, le commandant du petit groupe s'est crânement posté au milieu de la rue et a poussé un cri, un rugissement qui domine le carme de la mousqueterie:  " Vive le Roi" "Vive la Belgique "
Tout autour de lui, ses hommes agenouillés dans la poussière du chemin, se sont mis en position de tir.
Sans se soucier des balles qui s'abattent, ils se sont placés face aux tirailleurs ennemis, de façon que rien n'obstrue leur champ de vision.
Leurs énormes bonnets à poils, assujettis par la jugulaire, leur donnent l'air farouche et redoutable de vieux grognards comme venus des lointains récits des guerres napoléoniennes..

Ils profitent des arbres ou des encoignures pour se protéger au mieux.

le collège St HadelinCalmement, ils épaulent, visent, pressent la détente, ouvrent et referment le verrou de leur mauser.
Devant eux, plus de deux cents fusils crépitent.
L'armée allemande est bien équipée avec armement et uniformes adaptés à une guerre moderne face aux troupes belges et étrangères en uniformes rutilants du 19e siècle.

Le Vieux Rempart de Visé et la prairie Leers qui s'étale à gauche du chemin, sont hérissés de casques à pointe.
Les rues de la ville sont à l'époque bordées partout de hauts arbres derrière lesquels ils vont s'abriter
Les balles allemandes passent en rafales, raclent la route, écorcent les arbres, arrachent des flocons de poussière rouge aux murs en briques de la maison Brouwers.

Le chanoine Goffin, directeur du Collège St Hadelin de ViséL'abbé Goffin,  directeur du collège  Saint-Hadelin, attiré par le bruit de la fusillade, accourt.
Depuis la veille une ambulance de la croix-Rouge a été installée dans l'établissement scolaire.
A peine a-t-il pu se rendre compte de l'effroyable combat où sont engagés les gendarmes belges, qu'il voit l'un d'eux tomber lourdement à la renverse.(Bouko)

Le prêtre se précipite, se penche sur le moribond, le prend délicatement entre ses bras et sur sa pauvre figure déjà figée dans la pâleur de la mort, trace un grand signe de croix.
Puis, se retournant vers les autres tireurs, il leur crie: "Demandez pardon à Dieu, je vais vous donner l'absolution" et il trace dans leur direction le signe de la croix. Vision d'épopée où passe le souffle exaltant de l'idéalisme chrétien de l'époque.
Comme les preux d'autrefois, les quatre héros dédient à Dieu les derniers battements de leur grand cœur.
Tout en chargeant et déchargeant leur mauser, posément, sans précipitation, ils prononcent d'une voix vibrante les paroles de repentir qui sont les paroles d'adieu à la vie:
"Mon Seigneur et mon Dieu, je suis triste et repentant....
"
La Gendarmerie de Visé
Les détonations fusent de toutes parts, hachant, de courtes interruptions, l'émouvante prière qui s'égrène imperturbablement et monte vers le ciel comme un appel pathétique "...mais surtout parce que vous êtes infiniment bon...."
Sur le bord de la route, debout, tête nue, indifférent à la mort qui le frôle, le prêtre lève les yeux au ciel, et lentement trace le signe de la rédemption sur ses quatre compatriotes "Ego vos absolvo..."

Les allemands dévalent maintenant sur la crête du boulevard et dans la prairie Leers située dans le haut de la rue de Mouland.
Ils sont cernés de toutes parts. Les renforts arrivent de partout.
Les verrous des fusils s'ouvrent et se referment avec de brusques grincements métalliques.

La ronde sinistre des balles s'affole, mais ils continuent à tirer malgré l'ennemi bien supérieur en nombre.

Nicolas Peiffer est touché de deux balles, une dans le genou, l'autre dans le mollet gauche, il s'affaisse en face de la maison Brouwers non sans avoir déchargé son pistolet sur les assaillants.
Les allemands s'avancent sur la route de Mouland titrant sur Eugène Boulanger qui abrité leur fait payer leur avance.
Jusqu'au moment où une balle traversant l'arbre derrière lequel il s'est abrité vient lui fracasser la main. et le met hors de combat.
La tempête de feu s'acharne sur les hommes.

Trois allemands se ruent sur Peiffer pour l'achever mais faisant demi-tour tirent sur Jean-Pierre Thill
le Roi Albert et l'Abbé Goffin en 1919 à Visé
Un cri perçant jaillit dans le vacarme.
Thill, agenouillé près de la maison Brouwers, vient de laisser choir son fusil.
Du côté gauche de sa tunique, un jet de sang gicle et ruisselle en longues traînées rouges sur le mur de l'immeuble.
La Gendarmerie de Visé incendiéeUne balle lui a sectionné l'aorte.
Le sang a éclaboussé la façade et marquera longtemps l'immeuble.
Son bonnet à poils est maculé de son sang, il est aujordh'ui conservé comme une relique au musée de l'Armée de Bruxelles.

Dans un dernier souffle il réclame l'absolution et s'affaisse doucement, la face contre terre.

Vont-ils abandonner la lutte, se glisser dans le fossé qui longe la route et battre en retraite vers le nord ?
Ou bien l'honneur de leurs armes étant sauf, vont-ils s'incliner devant l'écrasante supériorité numérique de l'adversaire et accepter le sort pénible de captivité ?
La mort est là qui passe sans cesse et fait siffler ses ricanements et ses menaces.
Mais ici, ce n est pas l'esprit qui raisonne et pèse les risques, c'est le cœur, palpitant de fièvre héroïque, qui déclenche les réflexes.
La lutte désespérée continue.

Leurs silhouettes noires se détachent en cibles nettes sur la blancheur de la route
Pas un ne bouge, ne se déplace pour se mettre hors d'atteinte.
On dirait des statues scellées dans le sol si ce n'étaient les mouvements prompts et nerveux des braves qui, après chaque coup, retirent le verrou du fusil ajustent l'arme à hauteur de la joue droite.
A certains moments, les mains plongent dans les cartouchières cuir noir fixées au ceinturon et qui, peu à peu, se vident.
Autour de chaque tireur, les douilles fumantes s'accumulent.
le 147e de ligne allemand à Visé en 1914

Les Allemands, exaspérés par la folle témérité des adversaires qui semblent narguer leurs centaines de fusils, mettent une mitrailleuse en batterie.

Bientôt, un crépitement régulier domine le tohu-bohu de la fusillade...
Tacatac...

Une rafale atteint en plein ventre un des Belges.
L'homme s'écroule, plié en deux, et se contorsionne dans la poussière du chemin, en poussant des hurlements de douleur.
Peu après, l'autre se rejette brusquement en arrière, s'abrite la tête de l'avant-bras droit comme pour esquiver le coup, lâche son fusil et s'affale, grièvement blessé.
Henri Noerdinger est blessé à son tour.
Alors seulement, la tragique empoignade prit fin.

Noerdinger se trainera le soir péniblement vers le collège St Hadelin où il recevra des soins.
Selon un autre témoignage, Peiffer et Noerdinger seront emenés au collège et y recevront des soins puis rejoindront l''armée via la Hollande
"Justin" s'y rendit ensuite le lendemain vêtu d'habits civils prêtés par Melle Brouha.
Mais nous n'avons ce Justin que dans le récit de l'abbé Goffin qui ne mentionne pas Boulanger. (voir aussi plus bas le récit de l'Abbé Goffin)
Il n'y a aucune trace de Justin dans les archives de la gendarmerie et pas de Camille Gustin non plus.

En fait il s'agit de l'adjudant Fernand (Emile-Camille) Gustin, né à Gros-Fays le 20 avril 1888.
Ayant tiré ses dernières cartouches, il parvint à s'esquiver et passe à travares jardins et treillis voisins jusque chez le pharmacien Clerdent où il revetira des habits civils.
Il se rendra ensuite au Collège St Hadelin où il retrouvera ses collègues blessés  et avec la complicité de l'abbé Goffin se fera passer pour grand blessé et sera conduit par l'ambulance de la Croix-Rouge hollandaise à  Eijsden à la caserne des Bons Enfants.
Mais le commandant se rendant compte de la supercherie le fera incarcérer comme tous les soldats belges, dans un camp de prisonniers dont ils s'évadera en compagnie des gendarmes Edmond Thieffry et Coquent avec la complicité de civils hollandais.
Ils gagneront Anvers via  La Haye et rejoindront les  unités de gendarmerie jusque la fin de la guerre

Croix de guerre avec palme remise à titre postume à Bouko et ThillDeux morts et quatre blessés restent sur le terrain.
Grâce à l'admirable dévouement de l'abbé Goffin, les blessés, après de longs mois de traitement, se rétabliront et iront reprendre le combat sur l'Yser.
Boulanger sera prisonnier des allemands à partir du 4 août 1914 et rentrera de captivité le 31 décembre 1918.
Noerdinger sera soigné en pays occupé puis rejoindra l'armée en passant par les Pays-Bas.

Tels furent les premiers de "Ceux de Liège".

Ils s'appelaient:

Auguste Bouko ()
Jean-PierreThill (
)
Henri Noerdinger
Nicolas Peiffer
Eugène Boulanger
Fernand
(Camille) Gustin

Cet effort impuissant, mais sublime d'abnégation et d'héroïsme, préfigure, de façon saisissante, la résistance belge à l'invasion

texte extrait de "Ceux de Liège" ,de la quinzaine tragique de Dodémont et de recherches aux archives

Ils étaient de la race de ces hommes courageux qui n'écoutaient que leur devoir, que leur honneur et leur sens patriotique.
Des mots qui aujourd'hui n'ont plus beaucoup de sens pour nombre de gens.
Ils ont combattu et sont morts pour la liberté de leur pays,
parce qu'ils aimaient leur pays.

Marc Poelmans                                                                    


Leurs carrières, cliquez sur les images pour agrandir

   

en service 

à titre posthume:

Auguste
Bouko

Auguste Bouko peu avant 1914
maréchal des logis
de 1ère classe
à pied
15-09-1863
04-08-1914


Auguste Bouko fiche matricule gendarmerie  Auguste Bouko fiche matricule gendarmerie

entré en service le
01-10-1884
mort pour la patrie
le 04-08-1914
décoration militaire de 1ère classe médaille commémorative du règne de Léopold II Croix de Guerre 14-18 Médaille de la Victoire
décoration militaire puis
décoration militaire 1ère Cl (chevron)
médaille commémorative du règne de Léopold II Chevalier de l'Ordre de Léopold II avec palme Croix de Guerre 14-18 médaille de la Victoire médaille
commémorative de la guerre
14-18

Jean-Pierre
Thill

Jean Thill, maréchal des logis,tué à Visé le 4 août 1914
maréchal des logis
de 1ère classe
à pied
25-09-1883
04-08-1914


Jean-Pierre Thille fiche matricule gendarmerie Jean-Pierre Thill fiche matricule gendarmerie
entré en service le
17-12-1907
mort pour la patrie
le 04-08-1914

insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique


Croix de Guerre 14-18

Médaille de la Victoire

 

entré en service le
29-07-1903 au 13e de ligne
puis entré à la gendarmerie
le 17-12-1907

Chevalier de l'Ordre de Léopold II avec palme

Croix de Guerre 14-18

médaille de la Victoire

médaille
commémorative de la guerre
14-18

Henri
Noerdinger
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
maréchal des logis-chef
18-04-1877
?

Henri Noerdinger fiche matricule gendarmerie


Blessé le 4-8-1914
il sera soigné en pays occupé et rejoindra l'armée
en passant par la Hollande

Noerdinger, 2e chevrons de front, un chevron de blessure


Médaille de la Victoire

insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique

Médaille d'or de
l'Ordre de Léopold II
en 1923

entré en service le
15-01-1902
retraité le
01-07-1923

médaille commémorative
de la guerre 14-18
chevron de blessure
2 chevrons de front
médaille de la Victoire  

Eugène
Boulanger
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
maréchal des logis-chef
14-09-1871
?

Eugène Boulanger fiche matricule gendarmerie

 

 

 

 

Prisonnier des allemands
le 4/8/1914,
il rentrera fin 1918

  Boulanger; un chevron de front, un chevron de blessure

Médaille de la Victoire

insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique

entré en service le
10-11-1888
retraité le
03-03-1920

médaille commémorative
de la guerre 14-18
chevron de blessure
chevron de front
médaille de la Victoire  

Nicolas
Peiffer

insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
maréchal des logis
de 2e classe
28-5-1887
29-7-1961

Nicolas Peiffer fiche matricule gendarmerie


Entré en service le
16-11-1907 au 13e de ligne

  Peiffer; deux chevrons de front, un chevron de blessure

Médaille de la Victoire

insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique

Chevalier de
l'Ordre de Léopold II
en 1917

gendarmerie
le 16-11-1910
retraité le
01-04-1921
décédé le 29-07-196

médaille commémorative
de la guerre 14-18
chevron de blessure
2 chevrons de front
médaille de la Victoire  

Fernand
Gustin

Fernad Gustin Maréchal des  logis, combattant à Visé le 4 août 1914
maréchal des logis chef
20-04-1888
23-02-1966
Photo de mai 1948

   décoration militaire de 1ère classe  Médaille de la Victoire insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
décoration militaire 2e Cl.
en 1919
Entré en service
VDC le 26-04-1912
retraite le 01-01-1937
Croix de Guerre 14-18
avec palme
AR du 19-1-1921
   
médaille commémorative
de la guerre 14-18
8 chevrons de front
 
médaille de la Victoire  

La Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec palme et la Croix de Guerre avec palme pouvaient être octroyées à titre posthume aux militaires en-dessous du rang d’officier qui sont morts au combat ou qui sont décédés suites à des blessures contractées à l’ennemi. Les militaires du rang d’officier recevaient à titre posthume la Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold avec palme et la Croix de Guerre avec palme.
La Médaille de la Victoire pouvait être octroyée à tous les militaires qui, entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918, ont fait partie de l’Armée mobilisée. Elle pouvait être octroyée à titre posthume.
La Médaille Commémorative de la Guerre 1914 – 1918 pouvait être octroyée à tous les militaires qui, entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918, ont fait partie de l’Armée mobilisée.Elle pouvait être octroyée à titre posthume.

L’arme du Gendarme à Pied, il s’agit de la Carabine Mauser (belge) Modèle 1916 avec la baïonnette-épée Modèle 1916.
Pour les Cavaliers Gendarmes, il s’agit de la Carabine Modèle 1889 allégée.
En 1914, les Gendarmes à Cheval possédait  la Carabine Modèle 1889 allégée avec yatagan.
Ce modèle a été attribué par Arrêté Royal du 9 mai 1904.
Les  exemplaires de cette Carabine présentaient toujours le marquage de dotation W
Pendant la guerre, à partir de 1916, les Gendarmes à Pied possédaient la Carabine Mauser Modèle 1916.
Lorsque le verrou est droit, alors il s’agit du fusil Modèle 1889 d’infanterie – modèle plus long.
Si le verrou est coudé, alors il s’agit de la Carabine de Cavalerie.

En 1920
Le 19 septembre, un monument est inauguré, en présence de toute la population, pour rappeler le sacrifice de Bouko et Thill, dans le centre ville là où ils sont tombés.
Lors de la reconstruction de la ville, il ensuite déplacé devant La Poste, en effet on voit un porche à droite de l'image complète du Patriote Illustré, or ce n'est pas le cas aujourdh'ui ret l'image de Fréderic Gadmer du 24 mai 1922 montre bien qu'il est devant un tout autre bâtiment.
Certainement la ferme devant laquelle ils furent abbatus.


Le premier monument à Bouko et Thill les deux premiers gendarmes morts à Visé en 1914  le monument à Bouko et Thill de 1920le monument à Bouko et Thill de 1920  
Ce monument sera détruit en 1942 par les allemands et remplacé après la guerre par un monument plus petit situé au même endroit.
Le 6 juillet 2014, à l'initiative de Marc Poelmans en collaboration avec les associations d'anciens gendarmes,  il est inauguré, reconstruit dans sa version originale
contact:
Marc Poelmans

M. l'Abbé Goffin était, en août 1914, le distingué directeur du Collège St-Hadelin à Visé. Dans l'universel martyre des hommes et des choses il fut choisi bientôt comme doyen de cette paroisse et de ce doyenné particulièrement ravagés. Il a bien voulu retracer dans ce style vécu, tout en arêtes, tout en mouvement, ce premier épisode de la Guerre Mondiale, que Son Eminence le Cardinal Mercier a appelé lui-même : « Les Thermopyles de Belgique


A Visé, quand cinq gendarmes résistent à l’ennemi

Ils étaient cinq !... Contre combien !!...
A 1 heure 10 nous les vîmes passer, pâles, couverts de poussière, pédalant fiévreusement... et l'un d'eux avait crié : « Vive le Roi ! Vive la Patrie !... »
Ce fut ma première « sensation » de guerre : « Pour qu'un vieux gendarme crie ça, il faut qu'il y ait de la poudre en  l'air... » et je sortis.
A peine fus-je arrivé à la grille du Collège, que j'entendis une fusillade saccadée et je vis tomber le brave gendarme Bouko, au tournant de la route...
Je courus vers lui, me jetai à genoux ; il me regarda d'un grand regard éploré...
« Mon Jésus ! Miséricorde ! » lui dis-je à l'oreille, et je lui donnai l'absolution – en tremblant.

Deux sifflements de balle à droite, trois à gauche, je lève la tête...
Devant moi le Vieux Rempart de Visé tout gris d'uniformes allemands, à gauche de la prairie Leers des flots de fantassins gris.

Et devant cette foule, cinq gendarmes, cinq héros antiques, qui remplissent leur devoir, obscurément, simplement, « parce qu'il faut tenir ! »
Je ne me sens plus d'émotion, de frayeur, je tremble... mais tout à coup, une pensée : « Nous allons tous être abattus... je suis Prêtre ! »

Et me relevant brusquement: « Mes amis, notre dernière heure est sonnée : demandons pardon à Dieu, je vais vous donner l'absolution ! »
Et je crie bien haut, pour qu'ils les entendent bien, les paroles de la miséricorde et du pardon :
« Ego vos absolvo, a peccatis vestris, in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti ! »

Là-bas, à deux mètres du mur de la maison Brouwers, un grand gendarme, tout pâle, regarde vers la prairie Leers, tire et reçoit en plein cœur une balle.
Son sang gicle sur la pierre bleue et j'entends son cri de détresse, perçant, suppliant :

« Monsieur le Curé, l'absolution ! »  Et Thill – le second Héros Belge – tombe face à l'ennemi.

Je renouvelle les paroles de l'absolution, mais ma voix ne porte plus, ma respiration est coupée par l'émotion.

Près de moi, le vieux Commandant de Gemmenich, pâle, énergique, nerveux, un genou à terre, tirant ses dernières cartouches, crie à haute voix, tout en tirant toujours, son acte de contrition... j'entends encore les mots de la prière suprême qu'interrompent les détonations et le bruit de l'arme qu'on recharge.       Et je vois se rouler à terre, dans la poussière de la route, une masse sanglante qui vient de s'écrouler...
C'est le brave Peiffer, un de ces mâles soldats du Luxembourg, dans toute la force de la virilité : des balles de mitrailleuses viennent de lui labourer les jambes et le bas-ventre.
Il hurle de douleur, tâche de se relever et retombe lourdement dans des flots de sang ; à quelques pas de lui, je vois une grande tache noire : l'énorme bonnet à poil du gendarme d'avant-guerre.

Et les Allemands avancent, prudemment, regardant de tous côtés, le fusil en arrêt, bien bas, tirant, tirant toujours... craignant de voir surgir de derrière chaque arbre, un de ces soldats héros, qui semblent si fantastiques, si redoutables et qui ont l'air de les braver, même quand ils sont morts !

Le Commandant de Gemmenich a tiré ses dernières cartouches, un filet de sang s'échappe de son genou, il veut se dresser ; il tombe épuisé par l'effort héroïque, dans l'herbe du fossé – tandis qu'à quelques mètres, à l'entrée de l'Avenue van Zuylen, le dernier des héros – son nom m'échappe, hélas !...   jeune homme imberbe, s'écroule sans un cri, lâchant son fusil ; qui rebondit sur les pavés du trottoir...

Et je me retourne dans le fossé, tombé, je ne sais comment ; l'humidité de l'herbe me ranime, je vais mourir, sans doute... Est-ce ainsi qu'on meurt ?...
Mon cœur bat cependant et violemment encore...
Je respire avec peine : allons, pensons à notre âme
Je cherche une formule d'acte de contrition, je ne trouve rien mes yeux se ferment... je ne vois pas de sang pourtant, je ne « sens » pas de blessure : « Doux Jésus, mon Père, je vous offre ma vie en expiation de mes péchés...
Je pardonne à tous même à eux...  Je vous offre ma vie pour ces pauvres soldats »  Oui, c'est bien un acte de contrition théologique...

J'écoute... rek... tek... tek... tek... oui on tire encore... je ne vois plus rien...
Et après combien de minutes ?... Je ne le saurai jamais !...
Mais je « m'agrippe » à un arbre, je me sens revivre et m'aidant des deux mains, je parviens à me dresser ;
« Pauvres martyrs... là... «» Une pensée comme un éclair : « L'Extrême-Onction ! »

Et je saute debout, je cours, droit vers le Collège, on tire encore...
J'entends la balle siffler et faire ricochet sur le mur du jardin... « Encore une !... Mon Jésus ! Miséricorde !... »
La première heure de martyre et de gloire de nos cinq premiers héros belges est sonnée...

Les ennemis crurent les avoir abattus, massacrés tous les cinq – non ; dès le premier jour la Belgique Martyre semble renaître de la mort – on parvint à en sauver trois, de ces braves, et malgré les Allemands, ils vivent... glorieux, peut-être trop méconnus !!

On eut trop de Gloire Belge devant Liège; on oublia les Cinq Héros de Visé : les premiers, ceux qui se firent « hacher menu » plutôt que de se rendre, ceux qui auraient pu – raisonnablement, humainement – se rendre, ou se retirer honorablement devant les forces évidemment supérieures...
Ils avaient derrière eux le salut, la frontière hollandaise, à droite deux chemins ouverts à la retraite...
Non, à Cinq, devant des centaines d'Allemands, debout ou un genou en terre, face à l'ennemi, ils brûlèrent leurs dernières cartouches... en priant, en pensant à leur âme immortelle... Et cela, c'est doublement glorieux !!

Jusqu'au lendemain, la dépouille des deux premiers martyrs du devoir resta étendue dans une mare de sang, sur la route, – pas moyen d'approcher, l'Allemand veillait...
Nous parvînmes enfin à les hisser tous deux sur notre funèbre charrette, et sur ces corps sanglants, je déposai respectueusement, avec émotion, un drapeau tricolore d'enfant, qui avait été oublié sans doute là-bas, par de petits élèves belges qui avaient fui devant l'invasion barbare... et lentement, pieusement, en pleurant et priant, nous poussions ces reliques patriotiques pour les ensevelir en terre bénite...

Une escouade de soldats allemands passe... un jeune officier quitte les rangs, se jette sur la voiture, et pâle de rage, arrache le drapeau tricolore, le jette à terre et le piétine. Nous arrêtons notre prière : « Lieutenant… Quand vous enterrez vos soldats, vous les enveloppez des plis de votre drapeau… Eux aussi, sont des soldats, un mort, c'est quelque chose de sacré. Ils ont droit à ce dernier hommage. Je suis le Directeur du Lazaret de la Croix-Rouge de Visé et je remettrai le drapeau ! »

Et je dois l'avouer, cet Allemand-là eut un geste de loyauté chevaleresque, il me laissa ensevelir les deux héros Bouko et ThiIl, dans les plis glorieux du drapeau tricolore, qui porte encore les traces – jaunies hélas ! – de leur sang généreux.
II est là, devant moi, ce petit drapeau d'enfant, et je baise, avec fierté, cette tache jaunie, en pleurant et en priant pour nos premiers héros de Visé.

Et vous, mes chers enfants, quand vous ferez votre promenade patriotique à Visé-la-Martyre, si glorieusement ressuscitée de ses cendres, vous vous arrêterez devant une modeste pierre – bien humble souvenir d'une bien belle page d'Histoire – vous admirerez, oui, mais vous prierez aussi pour EUX... !!

                                                                                                                                           Abbé GOFFIN,
                                                                                                                                            
Doyen de Saint-Jacques de Liège.

NDLR:On remarquera qu'il ne fait état que de 5 gendarmes alors qu'ils étaient 6.
Dans un autre article il parlera d'ailleurs d'un Justin qui s'avèrera être Gustin
 

Le monument fut une première fois restauré et inaugure le 4 août 1946 mais dans une forme plus simple qui devait rester provisoire.
le monument à Bouko et Thill après la guerre 40-45

le monument à Bouko et Thill en 2010



NDWM:
On notera qu'en 1946 le monument était muni d'une croix gravée.
Celle-ci a été enlevée, dans les années 1990 je pense sous l'échevin des travaux socialiste Hoffman, certainement parce qu'elle heurtait les convictions anticléricales de certains qui se retranchent derrière une soi-disant neutralité idéologique des institutions belges.

C'est une manière de maquiller l'histoire.

Un détail ? Certainement pas.
Ca rappelle étrangement certaines politiques d'autrefois et je doute que s'il s'était agit d'un autre signe on aurait osé l'enlever.
Précision, je ne cautionne aucune idéologie religieuse et la censure est l'appanage des dictatures.

le monument à Bouko et Thill en 2010, détail

Le nouveau monument, inauguré par la Gendarmerie, le 6 juillet 2014, .
C'est M. Manguette, dernier commandant de la brigade de gendarmerie de Visé qui, avec ses collègues anciens gendarmes,
procéda à l'inauguration du monument restauré dans sa configuration d'origine par Marc Poelmans et le tailleur de pierre Marquet de Devant-le-Pont
.

Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, Marc Poelmans promoteur 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014
Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014
Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le noouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le noouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le noouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014
Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014
Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014 Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014

Le musée de Visé a aussi réalisé une page relative non seulement à l'inauguration mais aussi à la mise en place du nouveau monument Ce sont des diaporamas, attendez le défilement des images http://viseenimages14-18.over-blog.com/2014/07/6-juillet-2014-inauguration-du-monument-des-gendarmes.html

Pour ceux qui n'ont pas de compte Facebook, le lien ci-dessous vous permettra de visionner les photos de l'inauguration du monument à Bouko et Thill de ce 6 juillet.
Cet album est fait au fur et à mesure de réception des images et en attente d'une page internet sur le sujet:
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10152497335704242.1073741826.625759241&type=1&l=baaca9b5f7

Le monument fut restauré grâce à la contribution des personnes et organismes suivants

Sponsors et Souscripteurs Commune
Région Wallonne Office de Promotion du Tourisme Namur
Ville de Visé Visé
FSSPOL, Fond de Solidarité Sociale des Services de Police Bruxelles
Asbl des Anciens Gendarmes Saint Amand
Musée des Francs Arquebusiers Visé
Marc Poelmans, ex-conservateur Musée FAV, initiateur, organisateur et superviseur du projet Visé
Auguste Reul Visé
Boris Charpentier Visé
Ferdinand Collin Visé
Alain Woolf Visé
André Verjans Liège
Marcel Raze Palau del Vidre France

Les fusils de Bouko et Thill sont visibles au musée de Visé, bizarrement, les crosses avaient été démontées et se trouvaient chez Martine Lambert rue du collège.
Les armes furent certainement démontées pour qu'elles ne puissent pas être considérées comme armes offensives si elles venaient à être découvertes par l'occupant.
Lors du décès de Martine Lambert, on ne sait ce que les crosses sont devenues.
L'uniforme de Bouko se trouve au musée de l'Armée de Bruxelles et le bonnet à poils de Thill qui était entaché de sang, au Musée de la Gendarmerie, actuel musée de la police fédérale.
inauguration du monument et de la pelouse d'honneur aux victimes de 14-18 cimetière de Lorette à Visé      
Le 11 novembre 1924
Inauguration du Monument aux Morts de la Grande Guerre au cimetière de Lorette

Auguste Bouko repose au cimetière de Robermont

Photos extraites de http://www.bel-memorial.org/photos/BOUKO_Auguste_21770.htm
Carré militaire 1914 - 1918 dans le cimetière de Robermont à Liège, LG, BE
Photos prises en avril 2011 par Philippe HAMOIR



Texte en néérlandais extrait de
http://blog.seniorennet.be/rijkswacht/archief.php?startdatum=1156716000&stopdatum=1157320800

4 augustus 1914 - WEZET

GEMMENICH:
Opperwachtmeester NOERDINGER staat er aan het hoofd van een brigade van vijf man, versterkt met enkele afgedeelden van brigades uit het binnenland.
Het zijn deze Rijkswachters die op 25 km vóór de Belgische verdedigingslinie de eerste getuigen van de vijandelijke inval zullen zijn, helaas ook de eerste slachtoffers.

Te 8 uur werd de aandacht van de wachtmeesters THILL en HENRION, die de wacht optrokken aan de grens, gewekt door snel naderbij komend hoefgetrappel. Plots daagde een huzarenpeloton op.
THILL
kende de consignes en deed twee passen voorwaarts. De Duitse officier bracht met een breed gebaar zijn troep tot staan en reed de gendarmen tegemoet.
“HALT. Belgische grens!” beval THILL.
“Dat weet ik” antwoordde de Duitser.
Toen stapte de Duitser van zijn paard , nam een papier uit zijn kaartentas en las de proclamatie van de Duitse opperbevelhebber voor: de Duitsers vragen de vrije doortocht door BELGIE naar FRANKRIJK.
De Duitse luitenant klimt terug op zijn paard en trekt minachtend voorbij de Rijkswachters wier taak is niet te vechten, maar inlichtingen te verzamelen.

Wachtmeester BECHET heeft van op afstand het toneel gadegeslagen en weet hoe laat het is.
Hij fietst zo vlug mogelijk naar de brigade waar hij opperwachtmeester NOERDINGER inlicht.
Deze seint onmiddellijk de inlichtingen over en trekt zich met zijn manschappen, overeenkomstig zijn opdracht, terug op MOELINGEN.

De wachtmeesters THILL en HENRION hebben de Duitse voorspits laten voorbijtrekken en fietsen via binnenwegen naar MOELINGEN. Hijgend en zwetend onder hun berenmuts bereiken de gendarmen de MAAS. Hier zijn echter alle bruggen vernield.
Er zijn twee mogelijkheden: vluchten naar het nabijgelegen NEDERLAND of de strijd verder zetten.
Zij kiezen voor het laatste en bereiken samen met hun andere collega’s van de brigade om 13.00 uur WEZET.

WEZET is op dat ogenblik reeds bezet door de Duitsers.
Pater GOFFIN, die daar een verpleegpost heeft, tracht hen nog te waarschuwen maar te laat.

Wanneer de eerste wielrijder het kruispunt van de Moelingenstraat en de Dodémontstraat oprijdt, weerklinken er schoten.
Wachtmeester BOUKO stuikt ten gronde.
Op bevel van opperwachtmeester NOERDINGER hebben de rijkswachters zich in schietstelling ontplooid en beantwoorden het vuur.

Pater GOFFIN heeft BOUKO zien vallen en buigt zich over de dode en zegent hem. De priester zit nu tussen twee vuren, doch stoïcijns keert hij zich naar de gendarmen en steekt de armen op en geeft hen de absolutie.
Wachtmeester PEIFFER, die aan de knie en de kuit is geraakt, sleept zich naar de berm.
De munitie van zijn geweer is op, maar hij blijft vuren met zijn pistool.

Wachtmeester THILL valt neer met een doorboorde keel. Hij tracht het bloeden nog te stelpen met zijn zakdoek maar enkele ogenblikken later is hij doodgebloed.

NOERDINGER,JUSTIN, BOULANGER en PEIFFER kunnen zich terugtrekken in de post van pater GOFFIN.
Met zijn hulp kunnen de gewonde rijkswachters vluchten via NEDERLAND en zich later terug bij het leger voegen.

Auguste BOUKO was 51 jaar en had 30 jaren dienst bij de Rijkswacht.
Jean THILL
was 31 jaar en 8 jaar gendarm.

De met bloed doordrenkte berenmuts van wachtmeester THILL is nog steeds te zien in het Museum van de Rijkswacht te BRUSSEL. Het uniform van wachtmeester BOUKO bevindt zich in het Koninklijk Museum van het Leger te BRUSSEL.

04-08-1999 Julien Faes
(bron : De geschiedenis van de Rijkswacht - deel 2)

La relation du combat par le Col Rte Gil Bourdoux : http://www.1579.be/bouko-thill/Le-combat-des-gendarmes-Bouko-et-Thill-3.pdf
à noter qu'il ne parle que de 5 gendarmes, n'ayant pas trouvé le sixième mal orhographié dans les divers écrits

Gendarmerie
Agrandir Agrandir Agrandir Agrandir Agrandir
Maréchaussée
1831
Tenue pour service extérieur
1832
Gendarmes à cheval
1880
Gendarmes
avec chapeau
1835
Gendarmes à pied
avec képi
1890
Agrandir Agrandir Agrandir Agrandir Agrandir
Gendarme à pied
en tenue de mobilisation et
Gendarme porte fanion
1914
Gendarme à pied et à cheval en tenue de mobilisation 1914 Gendarme à pied
Tenue de mobilisation
1914
Officier auxiliaire
Sous officier régiment d'élite 1914
Fanion Royal avec escorte
1918
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique Agrandir Agrandir Agrandir insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
  Timbalier de l’Escorte Royale
1938
Groupement mobile
1940.
Différentes tenues
1963.
 

 

Liège-Herstal-Visé, 31 août 1914, dans le New York Times

quai_des_pecheurs_degats_guerre.jpgLondon, Aug 31 - A Reuter dispatch to Ostend says that a small party which has just returned from a visit to Liege describes the destruction wrought by the war as appalling.
“All along the road to Vise,” said one of the party, “there was nothing to be seen but walls blackened by smoke, the remains of factories burned, and mounds of earth freshly dug - the sepulchre of the first Germans to fall.


“And then comes Vise. What a painful sight for those who knew the proud city, so typical of Walloon gayety, and now nothing but a mass of ruins, while many of the inhabitants lie all over the place, their chests riddled with bullets! I was told here that the natives were put to work building roads for the invaders from Vise to Aix-la-Chapelle.


“On the way to Argenteau we met a procession of able-bodied men marching four abreast and commanded by a non-commissioned officer, all carrying implements for road and trench building. These men have to submit to discipline Draconian in severity.

“Herstal, usually filled with the busy hum of activity in factories, coal mines, and workships, we found plunged into deathly silence.


liege_destruction_place_universite.jpg“At last we entered Liege.The inhabitants stood at the thresholds of their homes, silent and anxious, but afraid to speak. The streets in the middle of the town wore a deplorable aspect. Many houses had been abandoned. Their doors and windows were shattered and their contents had been removed.
“Nobody but soldiers were to be seen. The Place de l’Universite, the Rue des Pitteurs, and the Quai des Pecheurs had been burned.”

The New York Times, 1 septembre 1914

 

Gendarmerie
Cavalier tenue de route
Gendarmerie
Cavalier grande tenue
(Pantalon blanc et plumet)
Gendarmerie
Cavaliers et fantassins grande tenue
Auguste Bouko,maréchal des logis,tué à Visé le 4 août 1914
Auguste Bouko
Tombé à Visé le 4 août 1914
le monument à Bouko et Thill de 1920 Jean Thill, maréchal des logis,tué à Visé le 4 août 1914
Jean-Pierre Thill
Tombé à Visé le 4 août 1914
   
Gendarmerie
Cavalier grande tenue
Gendarmerie
Cavalier grande tenue
Gendarmerie
Cavalier petite tenue
Gendarmerie
Cavalier grande tenue
Photo de Edouard-Hubert Machiroux (1848-1909)
Prise à Liège vers 1870-1875
  Gendarmes au camp de Beverloo en 1871
Gendarmerie tenue Maréchaussée Belgo-Hollandaise
1815-1830
Gendarmerie tenue Maréchaussée Belgo-Hollandaise
1815-1830
Escorte Royale
Auguste Bouko et Jean-Pierre Thill ©Marc Poelmans
A l'occasion de la restauration du monument érigé en mémoire des gendarmes Bouko et Thill tombés à Visé le 4 août 1914, une carte postale souvenir a été éditée
Elle sera disponible sur simple demande au prix de 1 euros (+ frais de port éventuels) auprès du webmaster,
à la Maison du Tourisme de Visé, au musée de la ville de Visé, ou au musée de la police-gendarmerie.
marc.poelmans@skynet.be

Une heure plus tard nouveau combat, d'une rive à l'autre de la Meuse.

Insigne de béret du 12e de Ligne Les deux premiers fantassins belges morts à Visé peu après les gendarmes

Louis Maulus, soldat 12e de Ligne
Prosper Van Gastel, soldat, 12e de Ligne
(cliquez ici)

Nous cherchons des souvenirs de Prosper Van Gastel et de Louis Maulus merci de contacter Marc Poelmans

Merci au 1er Caporal-chef Meurée et à son successeur Pascal Lanuit du 12e de Ligne de Spa
qui nous a aimablement envoyé certains renseignements et a qui toute information peut être également transmise
12-13Li_Regt_Amicale@mil.be
Vers le site de l'amicale du 12e de Ligne
http://www.amicale12-13li.be
Plaque de Shako d'officier du 12e de Ligne, coll. M. Poelmans
La défense de Visé et la mort de Maulus et Van Gastel
d'après le récit du major adjoint d'état-major
Charles Collyns du 12e régiment de Ligne qui commandait le 2e bataillon


We'll Remember Pops

We’ ll Remember, POPS
Groupement de reconstitution historique, pour ne jamais oublier...

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dernière mise à jour:23/11/22