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Home - Sommaire histoire Retour au début de la Grande Guerre Vers la suite du 20e siècle de 1919 à 1925 dernière mise à jour:18/10/23
La Grande Guerre à Visé
Facicule résumé de la grande guerre à Visé  
Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 1
Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 2
  Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 3   
Résumé de la Grande Guerre à Visé tome4 Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 5

Durant tout ce temps, depuis le 4 août, les forts de Liège tiennent bon !

Mais ils vont tomber les uns après les autres sous les obus des canons allemands.

Ils sont pilonnés depuis le 5 par des canons de calibre moyen que leur cuirassement leur permet de supporter mais les allemands vont frapper plus fort.
Ceux-ci vont amener par chemin de fer des obusiers de 420 mm qui auront vite raison du béton des forts

Le commandant NaessensDans l'un d'eux, un visétois d'adoption, le commandant Naessens qui commande le fort de
Loncin.
Ce commandant d'origine flamande a épousé une Massin de Devant-le-Pont, le quartier de la rive gauche de Visé.
C'est un homme d'honneur, adoré de ses hommes, et avec eux il prête un serment solennel

"Nous jurons de lutter jusqu'au dernier obus, jusqu'à la dernière cartouche,
jusqu'au dernier homme, et personne de nous ne se rendra !"
Colonel Naessens, nuit du 3 au 4 août 1914

Ils tiendront leur engagement !

Le commandantNaessens survivra à l'explosion de son fort le 15 août 1914, de même que le Général Leman qui y avait établi son quartier général quand les allemands pénétrèrent dans Liège.

Naessens errera très longtemps sur les ruines de son fort où beaucoup de ses soldats sont encore ensevelis aujourd'hui.
Il disait leur parler et les entendre.

Extraits de son livre-mémoire:
Loncin – Le Colonel Naessens et L. Lombard – 1939, imprimerie G. Leens à Verviers http://www.1914-1918.be/soldat_loncin.php
16/02/2012

Sa montre, arrêtée à l'heure de l'explosion du fort, est conservée au musée de Visé.
S'il fut autorisé à ajouter "de Loncin" à son patronyme, il ne fut pas pour autant anobli.
Il semble qu'il ait souffert de certaines rancoeurs de la part de l'état-major.
Un témoignage, rapporté par un témoin des faits qui me l'a personnellement raconté, fait état de la volonté du Général Leman, de proposer la reddition du fort devant les dégâts incommensurables des mortiers de 420. Ce qui aurait été normal plutôt que de sacrifier la garnison, Naessens fait d'ailleurs preuve de la même inquiétude dans son journal et un soldat l'enjoint à ne pas accepter la reddition.
Selon le témoin il aurait alors prié le général de rejoindre ses quartiers.
Peu de temps après le fort vola en éclats.
Les faits n'ont jamais été consignés par écrit.


VICTOR NAESSENS
Carrière et distinctions honorifiques
Carrière
Né à Eeghem (actuellement Egem) 29 février 1864 et décédé à Bruxelles le 23 avril 1954.
Volontaire, engagé au 5e Régiment d'Artillerie 09 octobre 1884
Brigadier 24 mars 1885
Maréchal des Logis 01 octobre 1885
Adjudant de Batterie 16 avril 1888
Passé au 6e Régiment d'Artillerie 01 octobre 1889
Sous-Lieutenant 26 décembre 1889
Lieutenant 25 septembre 1896
Passé à la Position Fortifiée de Liège 01 avril 1903
Détaché à la Manufacture de l'Etat de Liège 27 décembre 1904
Capitaine 25 juin 1905
Capitaine-Commandant 26 juin 1907
Commandant du fort de Loncin juillet 1907
Grièvement blessé lors de l'explosion du fort de Loncin 15 août 1914
Prisonnier en Allemagne 15 août 1914
Interné en Suisse 06 juillet 1918
Rapatrié 30 novembre 1918
Major à la date du 21 novembre 1914 26 décembre 1918
Désigné pour le commandement de la Côte, Nieuport 25 janvier 1919
Détaché au cours de perfectionnement pour officiers d'artillerie à l'Ecole de Guerre 14 mars 1919
Désigné pour la Position Fortifiée de Liège 27 mai 1919
Lieutenant-Colonel à la date du 12 novembre 1918 au 23 mars 1920
Colonel 26 mars 1920
Désigné pour prendre le commandement de l'Artillerie de la Position Fortifiée de Liège 07 octobre 1920

Retraité 29 mars 1922
Autorisé à ajouter à son nom "de Loncin" 03 novembre 1939
Général-Major honoraire 24 décembre 1951
Décédé à Bruxelles 12 décembre 1954

Distinctions honorifiques belges
Médaille commémorative de Léopold II 12 décembre 1905
Croix militaire de 2e Classe 15 janvier 1910
Chevalier de l'Ordre de Léopold 26 novembre 1910
Officier de l'Ordre de la Couronne 08 avril 1919
Officier de l'Ordre de Léopold avec Palme 21 juillet 1919
Croix de Guerre 25 juillet 1919
Médaille de la Victoire 17 août 1919
Croix militaire de 1ère Classe 31 août 1919
Médaille commémorative de la Guerre 1914-1918 06 octobre 1919
Commandeur de l'Ordre de la Couronne avec Palme 08 avril 1922
Distinctions honorifiques étrangères
Officier de la Légion d'Honneur (France) 12 juillet 1921
Croix de guerre avec Palme (France) 06 avril 1922
Commandeur de l'Ordre de la Couronne (Italie) 01 octobre 1922
Insignes de 3e Classe de l'Ordre du Trésor sacré (Japon) 24 novembre 1923
Croix de Guerre (Italie) 1923
Commandeur de l'Ordre de l'Etoile (Ethiopie) 22 mai 1924

Il était marié depuis le 20 mars 1919 à Marie Massin (1872-1953), de Devant-le-Pont avec laquelle il repose dans le cimetière du quartier. Il avait dû obtenir l'autorisation du Roi pource mariage qu'il contracta alors qu'il avait 55 ans.
Devenu veuf, il épousa le 11 juin 1953  Juliette, Célestine, Marceline BONHOMME, sa gouvernante afin qu'elle bénéficie de sa pension lorsqu'il mourrait, ce qui survint quelques mois plus tard. Il résidait alors à Bruxelles.

Fête à Devant-le-Pont, hommage au Cdt NaessensIl ne fut pas inhumé dans la pelouse d'honneur avec ses hommes mais il repose dans son caveau au cimetière de Devant-le-Pont sur la rive gauche à Visé.
Comme s'il estimait ne pas mériter être près d'eux parce qu'il avait survécu à l'explosion qui ravagea le fort.
On lui rend chaque année hommage en juillet lors de la fête du quartier
http://www.club-j.be/dlp2.htm


Vers le site du fort de Loncin: http://www.fortdeloncin.com/index.php

Artillerie de forteresse, soldat du fort de BoncellesBarchon se rend le 8 août; la garnison est étouffée par les gaz.

Evegnée le 11 août se rend pour la même raison , il ne lui reste qu'un seul canon en état de tirer.
canon de 210 allemand
A partir du 12 août, les allemands pilonnent avec des obusiers de 305 et de 420 mm.

13 août, chute de plusieurs forts
Chaudfontaine
dont le magasin à poudre explose.
Pontisse suffoque sous les gaz et est contraint de cesser le combat
Embourg est hors d'usage et pris d'assaut.

14 août c'est le tour des forts de Liers, pilonné par les 420, privé d'eau et d'électricité et asphyxié.
Fléron à 10h15 doit sonner la reddition.

15 août
Boncelles
dont l'aération est compromise ne peut plus riposter et se rend à 7h30.
Lantin fait la même chose à 12h30.
Loncin explose vers 17h30
.

Les allemands sur le fort de LoncinLes allemands sur le fort de LoncinLe fort de Loncin détruit

Touchée par un obus de 420, sa poudrière explose.
Une flamme gigantesque s'élève vers le ciel.
Propagande allemande, le destruction des forts de LiègeLe fort se lève comme s'il prenait une grande respiration, s'essouffle et expire en retombant sur ses occupants, enterrant 350 braves sous les débris.
La plupart s'y trouvent encore.
Le commandant Naessens est sauf. Le Général Leman est blessé, il est emmené prisonnier en Allemagne.
Le Général von Emmich refusera le sabre qu'en signe de reddition il lui a tendu, répondant que ce fut un honneur pour lui de croiser le fer avec un tel combattant.

16 août : reddition des forts de Hollogne et de Flémalle qui seuls ne peuvent plus continuer la lutte.

La bataille de Liège est terminée.

Un courage admirable des troupes de forteresses qui avec un matériel obsolète et absolument pas adapté à une guerre "moderne" n'auraient jamais pu tenir

Les allemands ont une guerre d'avance et un matériel dont personne ne soupçonnait la puissance.
A calibres égaux, leurs canons aux obus chargés à la poudre nitrée sont deux fois plus puissants que les belges chargés à poudre noire.
Leur puissance de feu en 210, 380 et 420 mm fut phénoménale pour l'époque.
Ils ne s'attendaient cependant pas à une telle résistance des forts qu'ils connaissaient pourtant bien, leur équipement ayant été fabriqué en partie en Allemagne, sinon ils auraient amené leur artillerie plus tôt.
Aix-la-Chapelle n'est qu'à 40 km de Liège, les allemands auraient pu éliminer la Position Fortifiée de Liège avec leur canons sans même quitter l'Allemagne !

Pariser Kanonen, Parisgeschütz (canon de Paris)
Portée: 126 km

Lange Max
Portée: 47,5 km

Grosse Bertha
Portée: 12.5Km
Dénomination officielle: Wilhelmgeschutze
Calibre: 210 mm
longueur du tube:36 m
Poids total: 750 T.
Poids obus: 104-106 kg
Vitesse d'éjection: 1600 m/s
Wilhelmgeschutze 210 mm Dénomination officielle: 38cm SKL/45-C/1913
Surnom: Lange MAX , Brummer.
Calibre: 380 mm .
longueur du tube: 17,1 m

Poids total: 750 T.
Poids obus: 750-400 kg
Vitesse d'éjection: 1040 m/s
Lange Max 380 mm Dénomination officielle: M 42
Surnom: Dicke Bertha (grosse Bertha),
Fleissige Bertha (Bertha l'assidue)
Calibre: 420 mm
Poids total: 70 T.
Poids obus: +- 900 kg
Vitesse d'éjection: 400 m/s.
canon allemand de 420 en campagne

canon allemand de 420 sur train obus de canon allemand de 420 canon allemand de 420 sur train obus de canon allemand de 420

Malgré leur résistance, les forts de Liège sont tombés les uns après les autres.


Complètement dépassés, d'une conception du 19e siècle et fait pour résister à un maximum de 200 mm, ils ont été impuissants devant l'artillerie allemande et des obusiers de 420 mm.

Résistant au-delà de toute espérance, ils vont s'écrouler les uns après les autres comme des châteaux de cartes.

On pensa longtemps qu'ils avaient permis de retarder l'ennemi trop longtemps selon ses plans, permettant la réorganisation de l'armée française et la bataille de la Marne, mais les archives allemandes ont depuis démontré que la 2e armée de von Bulow a remonté la rive droite de la Meuse et franchi celle-ci dans l'intervalle entre Liège et Huy dans les délais qui avaient été fixés avant l'attaque et que le départ d'Aix-la-Chapelle de la 1ere armée de von Kluck vers Visé fut même avancé d'un jour.


Mais cette résistance des forts aura un impact énorme sur le moral des troupes, non seulement belges, mais également sur les autres armées alliées.

 


Les troupes d'occupation allemandes à Visé en novembre 1914 Les troupes d'occupation allemandes à Visé en novembre 1914
Les troupes d'occupation allemandes défilent dans Visé le 25 novembre 1914 pour leur départ depuis la place de Visé
Ces troupes séjournèrent d'août 1914 jusqu'au 25 novembre.
Photo du RP Nihard de Val Dieu.
On retrouve les officiers sur d'autres photos à table
Batteries de campagne et camp allemand près de Visé Réfectoire allemand dans le jardin du bourgmestre en 1914
 

C'est tout juste si nous leur avions pas déclaré la guerre...
La propagande allemande alla jusqu'à faire des photos montrant la résistance qui "obligea leur armée à riposter", l'image ci-dessous en est un exemple, elle montre des barricades dressées à Visé.

Des cartes similaires existent également pour d'autres communes comme Battice.

Les autorités belges avaient bien prévenu la population de ne pas commettre d'exactions envers l'envahisseur;
la guerre est alors exclusivement une affaire de soldats dans laquelle les civils n'ont rien à faire.

Ben voyons !

Cela alla même jusqu'à demander, pour maintenir la neutralité belge, que pendant le conflit précédent entre français et allemands en 1870, les belges engagés à la Légion Etrangère, soient dispensés de service combattant.

De là viendrait dans le Chant de la Légion le vers peu élogieux consacré aux belges

"
Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin
Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains,
Pour les Belges y'en a plus (bis)
Ce sont des tireurs au cul
Pour les Belges y'en a plus (bis)
Ce sont des tireurs au cul "

Les allemands laissaient un triste résultat après leur passage à Visé, de nombreux civils massacrés.
Mais le nombre de victimes visétoises est peu élevé eu égard aux atrocités qu'ils commettront dans d'autres villes comme
Aarschot, Andenne, Termonde, Dinant, Louvain, ou Sambreville qui avec Visé auront aussi le triste privilège de porter le titre peu envié de "ville martyres".

Deux quartiers vont échapper à l'incendie de Visé

Souvré
;
quartier au sud de Visé où les habitants ont prétendu ne pas faire partie de Visé.

Devant-le-Pont sauvé grâce à Gustave Ruhl.

Né à Verviers dans une famille originaire de Rhénanie, il a empêché l'incendie du quartier grâce à sa connaissance de l'allemand et les relations qu'il avait en Allemagne.
Gustave Ruhl avait étudié le droit à l’université de Liège.
Installé comme avocat à Liège en 1881, il consacrera une grande partie de sa vie à sa passion d’archéologue et d’historien amateur.
Il réalisa des centaines de photographies (à Liège, mais aussi dans la région liégeoise et en Allemagne) à caractère historique et archéologique.


Il a aussi réalisé des dizaines de maquettes,dans lesquelles il restitue des monuments, des zones historiques, des quartiers de villes.

Gustave Ruhl
© Collections artistiques de l'Université de Liège
Gustave Ruhl , © Collections artistiques de l'Université de Liège
http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/don/ruhl.html

Son œuvre la plus remarqueble est la “Maquette de la cité de Liège en 1730”, qu’il offrit en 1910 à l’Université de Liège qui conserve aussi beaucoup de ses photos.
http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/don/ruhl.html

Maquette de Liège Gustave RuhlMaquette de Liège Gustave Ruhl

Dès la fin du mois d'août 1914, la paroisse de Devant-le-Pont a été érigée en commune séparée par les Allemands qui lui ont donné comme bourgmestre le sieur Hertzger, Directeur de la fabrique de mèches, fils d'Allemand et bien au courant de la langue allemande.
Ce fonctionnaire d'occasion se montrait souvent plus intraitable plus hargneux que les Allemands même.
La commune de Devant-le-Pont a été supprimée le 13 avril 1915.
Ce jour les boîtes qui ornaient sa maison étaient à vendre pour 5 centimes (source curé Vannuys).
Il va de soi qu'une fois le conflit terminé, il se sauva sans demander son reste
...

Numéro Special 1914 sur Devant-le-Pont:



Les correspondants de guerre hollandais viennent en reportage à Visé.
A  gauche le commandant allemand à Visé.
Dans la voiture devant la collégiale détruite le rédacteur en chef du journal Het Leven, Frans van Erlevoort
et son collègue Duco Bolman correspondant de guerre au Nieuwe Rotterdamse.

Journalistes et correspondants de guerre.
Ils se renseignent auprès d'une habitante de Visé, certainement à Souvré. Au centre Arthur Tervooren, correspondant du Het Leven
Avec son carnet de notes M. Peereboom du journal Haarlems Dagblad

.

Vers la page consacrée aux victimes de Visé.

En hommage, et le cas est unique en Belgique concernant Visé, le Collège échevinal de la ville bruxelloise de Watermael en date du 7.02.1919 décida de donner le nom de la ville martyre à la rue, jusque-là nommée rue du Tram et qui avant cela portait le nom de rue d'Ixelles, et fut débaptisée avenue de VISE, dénomination officielle en Néerlandais : VISELAAN.
Des timbres spéciaux commémorant l'incendie de la ville furent émis également, image extraite du magazine
La Guerre en images racontée au jour le jour

Avenue de Visé à Watermael Avenue de Visé à Watermael

le monument aux morts de 1914-18 à Visé Le monument aux morts 14-18 à Visé Le monument aux morts de Visé

Le monument aux morts de 14-18 près de l'hôtel de ville, inauguré le 19 août 1928.
Il est l'oeuvre du professeur Falize de l'Académie des Beaux-Arts de Liège
Deux minenwerfers, mortiers légers, entourent la statue d'un soldat casqué
, les canons ont disparu depuis.Croix de feu, musée de l'Armée BXL

 

Les combattants de 14-18 ayant subi le feu de l'ennemi avait le droit de recevoir la carte du feu et la croix de feu.
Ils sont repris dans le livre des cartes du feu
Ce livre est disponible, numérisé avec les photos et indexé, ce qui permet une recherche alphabétique par nom, commune ou régiment
Il est disponible sur:
http://www.tenboome.webruimtehosting.net/guldenboek/Guldenboekprojecttotaal/livredor.htm
Il y a trois manières de consulter la liste :
Triée par nom de famille
Triée par domicile
Triée par régiment

et consulter les
Livres d'or qui reprennent en détail et souvent avec photo les distinctions obtenues.

Liste des combattants visétois décédés pendant le conflit

et des anciens combattants repris dans les livres des Cartes du Feu et autres sources

repas d'officiers allemands à la gare de Visé en 1914 Réfectoire allemand dans le jardin du bourgmestre en 1914 le 147e de ligne allemand pose fièrement devant les ruines de Visé en 1914
Les Allemands occupent Visé et posent en photo qu'ils envoient chez eux en signe de victoire
camp de soldats allemands près de Visé en 1914 soldats allemands à la gare de Visé en 1914-18 Les allemands font du canotage sur la Meuse
la 205e Compagnie de Réserve de Construction de Chemins de Fer pose à Visé doc.M. Poelmans
A gauche, les pionniers allemands chargés de construire ou d'entretenir le chemin de fer la Landw.Eisenb.- Bau-Komp.Nr.205 posent à Visé
(document Marc Poelmans)
et à droite soldats et officiers qui posent près de l'hôtel Michaux
Des prisonniers russes seront amenés pour travailler au chemin de fer, une toute nouvelle ligne et un viaduc qui depuis a toujours porté le nom de "Pont des Allemands"

prisonniers russes à Devant-le-Pont
Ils vont aussi construire en seulement quelques jours un pont provisoire en passant par l'Ile Robinson située au milieu du fleuve puis répareront le pont

Le pont de Visé avent 1914 Visé,le pont de secours allemand en 1914 Visé,le pont de secours allemand en 1914

Enterrement de von EmmichL'Illustration 22 août 1914

Belgique.
--On confirme le bruit qui courait depuis quelques jours, de la mort du général von Emmich, qui commandait l'armée allemande devant Liège.
Suivant une version, il aurait succombé à des blessures; selon une autre, il se serait suicidé, désespéré de son échec.

19/8/1914 LA MORT DU GENERAL VON EMMICH SERAIT CONFIRMÉE

Bruxelles, 19 août, 8 h. (Par dépêche de notre correspondant particulier.)
D'après une dépêche de Copenhague, les journaux allemands confirment, sans donner aucun détail, la mort du général von Emmich, commandant l'armée qui a attaqué Liège. D.

Feuille d'avis du Valais 1er janvier 191619/8/1914
LE GENERAL VON EMMICH SERAIT MORT
Copenhague, dimanche.
Les journaux allemands reçus ici confirment la nouvelle de la mort du général von Emmich, commandant de l'armée allemande sous Liège.
(Daily Mail.)


Le général vainqueur de Liège est mort à 67 ans.
Selon les informations, il se serait suicidé face à son échec devant Liège qui tient bon.

Mais l'information est totalement fausse !
Même des cartes postales portant cette assertion seront publiées, propagande !

En fait il est mort, rentré à Hanovre, victime d'artériosclérose le 22 décembre 1915.
L'Echo de Paris reprend la nouvelle dans son N° 11453 du 25-12-1915.
Le Journal et Feuille d'Avis du Valais du 1er janvier 1916 reprend aussi l'annonce.

Liège est décorée de la Légion d’honneur

Du Journal officiel (8 août 1914)
Paris, le 7 août 1914

Monsieur le Président,

Au moment où l’Allemagne, violant délibérément la neutralité de la Belgique, reconnue par les traités, n’a pas hésité à envahir le territoire belge, la ville de Liège, appelée, la première, à subir le contact des troupes allemandes, vient de réussir, dans une lutte aussi inégale qu’héroïque, à tenir en échec l’armée de l’envahisseur.

Ce splendide fait d’armes constitue, pour la Belgique et pour la ville de Liège en particulier, un titre impérissable de gloire dont il convient que le gouvernement de la République perpétue le souvenir mémorable en conférant à la ville de Liège la croix de la Légion d’honneur.

J’ai, en conséquence, l’honneur de vous prier de vouloir bien revêtir de votre signature le projet de décret ci-joint, approuvé par le Conseil de l’Ordre de la Légion d’honneur et décidant que la croix de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Liège.

Le ministre des Affaires étrangères, Gaston Doumergue.

Le Président de la République Française
Sur la Proposition du Ministre des Affaires étrangères

DECRETE:

Article Premier. — La croix de chevalier de la Légion d’honneur est conférée à la ville de Liège.
ART. 2. — Le ministre des Affaires étrangères et le grand chancelier de l’Ordre sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret.

Fait à Paris, le 7 août 1914.

Par le président de la République.
R. Poincaré


Le ministre des Affaires étrangères
Gaston Doumergue

Le magazine l'Illustration raconte les événements

L'ILLUSTRATION DU 15 AOUT 1914

Retrouvez les sur le projet gutenberg
http://www.gutenberg.org/files/14538/14538-h/14538-h.htm

http://www.gutenberg.org/files/17662/17662-h/17662-h.htm

http://www.gutenberg.org/files/22416/22416-h/22416-h.htm

La guerre en images racontée au jour le jour
Magazine français, de 200 pages, avec six pages du début du conflit en Belgique

la version complète: www.1579.be/1914/La-Guerre-en-images-racontee-au-jour-le-jour.pdf
source Bibliothèque Nationale de France

Août 1914, la Belgique est envahie par les troupes allemandes.
Armoiries de la ville française de Sainte Adresse qui reprend les armes de la BelgiqueL'ensemble du Nice Havrais à Sainte Adresse, siège du gouvernement belge en exil en 14-18Le gouvernement belge quitte Bruxelles et demande l'hospitalité à la France.

Sainte-Adresse près du Havre sera choisie parce qu'au "Nice Havrais", de vastes bâtiments luxueux et des villas récemment construits par l'architecte Dufayel permettaient d'accueillir et de loger le gouvernement et les ministères Belges.
Le 13 octobre 1914, deux bateaux faisaient leur entrée au Havre avec à leur bord les représentants du gouvernement Belge.
Voir reportage sur ina.fr/le gouvernement belge a sainte-adresse.fr

Alors que la Belgique est presque entièrement occupée par les Allemands, Sainte-Adresse fut capitale administrative du royaume, cédée à bail au gouvernement belge pour la durée des hostilités.
Ce dernier s'installa donc d'octobre 1914 à novembre 1918 dans "l'immeuble Dufayel ", construit par Georges Dufayel en 1911. Il avait à sa disposition un bureau de poste, utilisant des timbres-postes belges.
L’Hostellerie Normande sert essentiellement de résidence commune pour les ministres et cadres, la villa Louis XVI est désignée comme Ministère de la Guerre…

Malheureusement, lors de bombardements alliés en 1944, la plupart de ces beaux bâtiments seront réduits en cendres.

Le Gouvernement Belge à
Le Havre / Sainte-Adresse
de gauche à droite:
Poullet, Hubert, Segers, Helleputte, Berryer, van de Vyvere, Vandevelde, Hymans, Brunet, Goblet d'Alviella, Carton de Wiart, de Broqueville, Renkin et le Lieutenant-Général de Ceuninck

Le complexe Nice Havrais siège du gouvernemen belge à Sainte Adresse

L'Hostellerie Normande à Sainte Adresse, siège du gouvernement belge
Le complexe Nice Havrais siège du gouvernement belge

Sainte Adresse, un des bâtiments qui habitait les ministères belgesSainte-Adresse devient la capitale belge à l'étranger, elle sera louée par le gouvernement belge.
La ville a donc vécu, entre 1914 et 1918, sous un double drapeau.
Les couleurs françaises et belges qui encadrent la statue du roi Albert Ier à l'entrée de la ville.
La poste belge à Saint Adresse
Témoignage de la pérennité de ces souvenirs; l'insertion du drapeau belge dans les armoiries de la ville qui est blasonnée comme suit : écartelé, au premier et au quatrième d'azur à une tour d'argent maçonnée de sable, au deuxième et au troisième de gueules à une coquille d'or, à la croix d'or, chargée en abîme d'un écusson tiercé en pal de sable, or, gueules qui est Belgique.

Le récent jumelage avec De Panne, station balnéaire belge où résidait le Roi Albert Ier entre 1914 et 1918, confirme qu'à Sainte Adresse on n'a pas oublié.
Le gouvernement installé en France, La Poste y est aussi installée et les courriers sont affranchis en timbres belges portant l'oblitération "Sainte Adresse Poste Belge Belgische Post"

Hendrick Geeraert aux écluses de FurnesKarel CoggeKarel CoggeHendrick Geeraert aux écluses de FurnesL'armée belge a du reculer et s'est retranchée dans la région de l'Yser.
La situation devenait intenable du fait de la différence des effectifs en présence.
Il est décidé d'inonder les polders.

C'est une possibilité que les habitants de la région connaissent, il est donc très difficile de savoir qui a en fait soumis cette information à l'état-major.

L'histoire a retenu les noms de Karel Cogge responsable des Wateringe de Furnes et de l'éclusier Henri Geeraerts comme ayant suggéré un moyen d'inonder la plaine pour stopper définitivement l'avancée de l'armée allemande.
1000 francs-Geeraert-1950Ce dernier sera d'ailleurs représenté en 1950 au verso du billet de 1000 francs.

Karel Cogge et les éclusesKarel Cogge de Veurne, connaissait le réseau hydraulique complexe des petits canaux, ruisseaux et voies d’évacuation qui échangent leurs eaux avec celles de l’Yser via les écluses de Nieuwpoort.
Le marin Hendrik Geeraert de Nieuwpoort savait où et comment utiliser le matériel.

Il faut profiter de l'altitude des polders qui sont sous le niveau de la mer.
En ouvrant les vannes des écluses à marée montante et en les refermant à marée descendante, la mer inondera toute la région.

Du fait du déséquilibre des effectifs en présence, constatant que la ligne de défense ne pourra tenir indéfiniment, le Roi Albert approuve l'opération qui est menée par le général Dossin.
carte humoristique, les allemands inondésThe War IllustratedL'opération aura lieu le 25 octobre.

Il faudra ouvrir à plusieurs reprise les vannes.
L’eau montera, lentement, débordant de ses rives et inondera la plaine
L'ennemi est forcé de se retirer.
Le front sera stabilisé jusqu’à 1918.


L'ingénieuse proposition a permis à l'armée franco-belge de s'établir solidement sur la rive occidentale du fleuve et de stopper l'avance de l'adversaire vers un objectif de grande valeur stratégique : Dunkerque.

À l'exception de deux offensives sur Tervaete rapidement repoussées les 22, 23 et 24 octobre 1914, la ligne de l'Yser restera infranchissable pour l'armée allemande jusqu'à la fin des hostilités en 1918.

Le 19 octobre, le 1er corps britannique sous les ordres du général sir Douglas Haig, nouvellement arrivé, lance une contre-offensive contre l'armée allemande depuis ses positions dans les environs de la ville belge d'Ypres.L'Yser inonde la plaine, doc Artis coll M. Poelmans

Le Roi Albert à La Panne1915 Ypres
Quand la guerre se transforme en horreur

A Ypres des combats font rage.

Pour la première fois les allemands utiliseront des gaz de combat, le gaz moutarde auquel on donnera le nom d'Ypérite en souvenir d'Ypres.
C'est une arme inconnue, elle fera des ravages dans les rangs.
Mais les autres armées avaient déjà aussi travaillé sur le même projet et utilisèrent également des gaz.

C'est à Steenstraete que les allemands l'utiliseront pour la première fois.
Ce nom deviendra en 1945 celui d'une des unités des Brigades d'Irlande (voir page
http://www.arquebusiers.be/20e-siecle-4.htm )

Belges, britanniques et canadiens tiennent bon.
Lors de cette bataille dans les plaines belges, les pertes humaines britanniques s'élèveront à 58 000 hommes depuis le début de l'offensive, les pertes allemandes à 35 000 et les pertes françaises à 10.000 environ et près de 14.000 belges.
Les troupes britanniques n'ont reculé que de 5 km sur le front.
http://www.inflandersfields.be/#

 

Un symbole toujours porté par les britanniques émergera de cette bataille dans les champs de Flandre

Le coquelicot du jour du Souvenir et le poème "Au champ d'honneur"

On reconnaît le coquelicot comme le symbole du souvenir à la mémoire des soldats du Canada, des pays du Commonwealth britannique et des États-Unis qui sont morts à la guerre.
Cette fleur doit son importance au poème Au champ d'honneur composé par le major John McCrae (nommé plus tard lieutenant colonel), un médecin du Corps de santé de l'Armée canadienne, au cours de la deuxième bataille d'Ypres, en Belgique, en mai 1915.

Les références au coquelicot aux première et dernière strophes du poème de la guerre le plus lu et le plus souvent cité ont contribué à donner à la fleur le statut d'emblème du souvenir et de symbole d'une croissance nouvelle parmi la dévastation laissée par la guerre.

La première personne à l'utiliser de cette façon fut Mme Michael, membre du personnel du American Overseas YMCA, au cours de la dernière année de la guerre. Mme Michael lu le poème de John McCrae et en fut si touchée qu'elle composa également un poème en guise de réponse.
Comme elle le précisa plus tard : " Dans un moment fort de résolution, j'ai pris l'engagement de garder la foi et de toujours porter un coquelicot rouge des champs de Flandre comme symbole du Souvenir afin de servir d'emblème et de garder la foi avec toutes les personnes décédées "

In Flanders fields the poppies blow 
Between the crosses row on row, 
That mark our place; and in the sky 
The larks, still bravely singing, fly 
Scarce heard amid the guns below. 
We are the Dead. Short days ago 
We lived, felt dawn, saw sunset glow, 
Loved and were loved, and now we lie 
In Flanders fields. 
Take up our quarrel with the foe: 
To you from failing hands we throw 
The torch; be yours to hold it high. 
If ye break faith with us who die 
We shall not sleep, though poppies grow 
In Flanders fields.

Lieutenant Colonel
John McCrae, MD (1872-1918) 
Canadian Army 
In Flanders fields

Au Champ d'honneur
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.

Nous sommes morts
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici
Au champ d'honneur.

À vous jeunes désabusés
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
*Adaptation française
du major Jean Pariseau

Cette fleur se remarqua sur les champs de bataille à des endroits où elle ne poussait pas, déjà lors des guerres napoléoniennes.
En fait les bombardements remuant le terrain et y apportant la chaux des bâtiments détruits, favorisent la poussée de la plante.
Elle s'y développe comme un hommage aux hommes qui sont tombés à cet endroit.

Pourquoi le coquelicot ?
La Guerre 14-18 racontée aux enfants: http://www.rtbf.be/video/detail_pourquoi-le-coquelicot?id=1898900


La guerre 14-18 a encore des effets aujourd'hui.
Savez vous que la carte d'identité fut instaurée par les Allemands ?
En voici un modèle extrait de mes archives.
C'est en août 1915 que l'occupant impose le Personal-Ausweis.
Particularité: une photo obligatoire, et comme elles ne sont pas fréquentes, on n'en fait pas une spécialement mais on découpe dans une photo familiale.
La carte d'identité est exigible pour toute personne de plus de 15 ans.
A l'époque, seules les listes électorales identifient les gens, n'y figurent pas les femmes qui n'ont pas le droit de vote.

Afin de mieux surveiller la population, il est instauré ce certificat personnel qui permet de contrôler les flux et surtout ceux des jeunes qui veulent rejoindre l'armée belg
e.


 

1916

UNE QUARANTAINE DE PATRIOTES PASSENT EN HOLLANDE GRÂCE À UN SOLDAT ALLEMAND.

 

Il s'appelle  Joseph Zilliox. 
Il est né en Alsace, une région qui, comme la Lorraine depuis que la France a perdu la guerre de 1870, a été annexée à l'empire allemand.
Mais les habitants ont gardé une âme de français et beaucoup ont émigré plus loin, en France.

Des familles sont ainsi coupées en deux.

Offendorf, petite cité en bord du Rhin, un village de bateliers.
C'est là que Joseph Zilliox est né le 28 juin 1888, au milieu des chênes et des saules, dans une famille très catholique implantée là depuis des générations.
Il a quatre frères et une sœur, la mère est morte quand ils étaient jeunes.
Il suit des études et son père batelier l'emmène dans ses voyages, en Hollande et en Belgique, en particulier dans la région de Liège. Chez les Zilliox, on a le culte du souvenir comme quasi tout le village qui garde cachés en reliques un étendard centenaire qui date de Napoléon et l'écharpe tricolore du dernier maire français.

En 1914, deux de ses frères ont émigré vers Paris.

Joseph lui-même y réside depuis son mariage.

En août 1914, il se trouve à Offendorf quand la guerre est déclarée et l'ordre de mobilisation affiché le 1er  août.

 LES LORRAINS ET ALSACIENS SONT INCORPORÉS D'OFFICE DANS L'ARMÉE ALLEMANDE, CE SONT LES "MALGRÉ-NOUS".

Quel n'est pas leur déchirement de se voir obligés de monter au front où immanquablement ils vont se retrouver en face d'autres lorrains, d'autres alsaciens.

Des frères vont tirer sur des frères …
Ayant fait son service dans le génie c'est là qu'il est envoyé, de Trèves vers Dudelange puis Thionville puis Metz et la France comme pionnier de la Feldkompanie, 10e Division, 3e corps d'armée.
Quand le front se fixe après les premières offensives, il est envoyé dans la région de Verdun.

220.000 alsaciens sont envoyés en première ligne comme chair à canon.

Joseph se retrouve en Argonne, il n'a pas de nouvelles de ses frères qui sont dans le camp français.
Il décide alors de se mutiler, prenant un grand risque à une époque où on ne connait pas les antibiotiques.

Il n'en dit rien à sa famille à laquelle il écrit:
 "14 novembre 1914, j'ai été blessé le 3 dans la nuit au cours d'un dur assaut qui coûta à notre compagne près de cent hommes.

Je m'en suis tiré avec une balle au travers le pied gauche. J'ai passé toute la nuit dans la forêt.
Le 5 au soir je suis arrivé à l'ambulance de Strasbourg…"

Il se trouve à l'hôpital de Strasbourg où le médecin alsacien comme lui, va tout faire pour retarder sa remise sur pieds. Il peut y voir son père, Offendorf n'est qu'à une trentaine de km. Mais la supercherie est vite découverte et une fois guéri il rejoint le 27e bataillon de pionnier à Trèves le 12 mai 1915 alors que l'Alsace vit des jours de plus en plus difficiles emplis de réquisitions et de mobilisation forcée des jeunes de 17 ans.

 LIÈGE 1916

 En 1916, Joseph est envoyé à Liège au Hafenamt, le bureau allemand du port où il est chargé de superviser les transbordements de gravier des péniches de la frontière hollandaise vers le front.

Il se familiarise avec la région et après un temps de méfiance, se lie d'amitié avec les mariniers du coin à qui il offre des surplus de nourriture allemands.
Il en profite pour accomplir des actes de sabotage, mais toujours sous le couvert d'accidents.

Il incite un batelier à forer un trou dans sa péniche, puis afin semble-t-il d'éviter un autre bateau, il précipite le remorqueur Richard Otto contre une pile du pont.

Mais il rêve de faire mieux.
Il fait la rencontre de Jules Hentjens, pilote du remorqueur Atlas V.

Les deux hommes se connaissaient déjà avant la guerre et partagent la même haine de l'occupant.

Ils échafaudent un plan; fuir ensemble vers la Hollande.
Mais ce ne sera pas facile, les allemands ont tendu un câble électrifié à la frontière à hauteur de Lixhe.

Il fait 3 cm de diamètre et des sentinelles sont postées sur les deux rives.
En outre les allemands sont en train de construire le viaduc qui passe au-dessus de la Meuse, et un pont de service en bois en barre en partie le passage.
Les candidats au voyage, ils seront une quarantaine, sont recrutés, entre autres par le commissaire Jean Lejeune (fusillé en 1917) et Jean Thonnard, professeur aux Beaux-Arts de Liège.
Outre Jules Hentjens et Jean Thonnard, on retrouve un ingénieur, Paul de Pollignies, et bien d'autres.

Joseph aimerait aussi emmener ses deux frères à qui il parvint à faire remettre de faux papiers.

La date choisie sera celle du 2 décembre et le moyen de transport sera le remorqueur Anna un bateau de 20 mètres sur 5 qui fait souvent la liaison Visé-Liège et dont Joseph connait bien l'équipage que de Pollignies invita à prendre un verre devant le bureau de l'Haffenaut à Liège alors que Zilliox cachait des armes à bord.
Le 3 décembre 1916, Zilliox a donné ordre à l'équipage d'amener le remorqueur à Visé, mais des passagers manquent et de plus l'Anna n'est pas du bon côté, il est dans le canal de jonction plutôt que sur le quai du Halage.

Les passagers doivent se regrouper pour la nuit.

Ils se retrouvent dans une maison en face de l'Hôtel des familles Rue de Tongres, un café où loge un allemand. L'aventure est risquée ; 40 personnes alors que la ville est désertée ça ne manque pas d'attirer l'attention des sentinelles.

La nuit tombée, les passagers vont rejoindre le quai en passant par l'arrière de la maison et via le sentier de Goihré.

Zilliox a enivré les soldats allemands de l'Anna.

Dans un café d'abord, puis en leur offrant des bouteilles de cognac, il a mis du soporifique dans la dernière.

A bord les soldats dorment.
Reste une énigme, le fleuve sera-t-il profond assez ?



La maison de l'éclusier et l'écluse Joseph Duckers
    

Zilliox et Thonnard vont vérifier avant de partir, se faufilent près de la maison de l'éclusier et sondent avec une perche: 2,24 m, le tirant de l'Anna est de 1,90 m.

Ça passe ! Tout juste.

Le bateau est amarré en face du café du quai.

Les passagers montent à bord. Les amarres sont larguées.

Un soldat se réveille, il est vite maitrisé et sous la menace d'une arme doit mettre le bateau en route, faire chauffer la chaudière et monter la pression.

Zilliox prend trois barques des péniches voisines, il les accroche à l'Anna.

Dans la cale, les passagers doivent être silencieux.
Nous sommes le 5 décembre 1916, il est 6 heures.
La circulation est interdite avant cette heure, le bateau démarre enfin.

Dans le sas de l'écluse qu'ils ont ouverte, un remous fait déborder le bateau qui écrase une des barques, les sentinelles allemandes n'y prêtent pas attention.
Il faut s'engager dans le chenal à gauche et passer sous le pont de service qui sert pour la construction du viaduc de chemin de fer (le pont des allemands), lentement, c'est étroit à peine 5 à 6 mètres de large entre les pilastres.
Ensuite à toute vapeur, il s'élance à pleine vitesse.
A 6h27, le remorqueur atteint le câble électrifié qu'il brise d'un coup sec dans une gerbe d'étincelles, le trajet à duré en tout 17 minutes.

Sales Prussiens, tirez dans le dos si vous osez !! Vive la France; crie Zilliox.
Mais l'hélice s'enroule dans le câble qui casse le gouvernail.
Les sentinelles éclairent le bateau mais ne tirent pas sur l'Anna qui s'échoue dans les eaux belges près de la frontière.
Il faudra encore une heure avec les barques pour emmener les passagers sur la rive hollandaise, quarante hommes et deux femmes, des jeunes qui veulent rejoindre l'armée, des prisonniers français évadés, des patriotes.
Les soldats allemands de l'Anna furent relâchés et retournèrent en Belgique où ils furent jugés, d'abord condamnés à mort ils furent acquittés et expédiés sur le front; Zilliox avait contacté le Consulat allemand de Maëstricht pour signaler qu'il les avait faits prisonniers.

L'éclusier Martin Duckers d'abord inquiété fut relâché au bout de cinq jours et la tenancière du café n'eut pas d'ennuis. Devant-le-Pont était envahi de patrouilles allemandes qui firent des perquisitions, en vain.

Il aurait pu s'en tenir là mais il revint en Belgique !


Son objectif était de rejoindre les rangs de l'armée française.
Mais on se montrait assez méfiant à son égard, après tout c'était un transfuge.
Hentjens parvint à le faire entrer dans la résistance, le mis en contact.
Le commissaire Lejeune de la 5e division lui fournit une fausse carte d'identité et sa mission va être de surveiller les convois allemands sur le rail et de collecter un maximum de renseignements. Joseph loge près d'Angleur, il repasse encore en Hollande pour donner les informations, échappe de justesse à son arrestation en maitrisant des soldats.p;Il revient et s'occupe de la surveillance des troupes ennemies transportées par rail.

Le 30 mars il rejoint Liège. Mais un réseau de résistance est démantelé, l'étau se resserre mais il ne tient pas compte des avertissements. Le 11 avril 1917, trahi, il est arrêté. Il tente de s'enfuir, se bat avec l'énergie du désespoir, il est blessé et emmené.
Il est interrogé brutalement, transféré à la prison St Léonard.
Le 6 juillet il passe devant le tribunal de Liège qui le condamne deux fois à mort pour désertion et trahison.
Il écrit dans ses lettres :
Le 6 du 7e mois 1917, j'ai été condamné deux fois à la peine de mort.
Je suis très fort en Dieu.
Ce que j'ai fait c'est pour l'Alsace et pour la France, auxquelles vont toutes mes pensées.
C'est pour cela que Dieu, je l'espère, me recevra dans son paradis
.

C'est un aumônier allemand qui le réconfortera.
Il écrira plusieurs lettres qui ont été publiées.

Le 22 juillet, il est transféré à la caserne de la Chartreuse à Liège.

LE 23 JUILLET 1917 À 5H30, JOSEPH ZILLIOX EST FUSILLÉ
La guerre terminée, Joseph Zilliox fut cité à l'Ordre de l'Armée française:
D'origine alsacienne, s'est donné tout entier à la France.
Modèle d'abnégation et de bravoure, n'a cessé de faire preuve du plus pur patriotisme.
Tombé aux mains de l'ennemi, s'est imposé à l'admiration de tous par son énergie et son courage. E
st mort en Héros

Au Grand Quartier Général le 12 juillet 1919.
Le Maréchal de France, Commandant en chef les Armées françaises de l'Est.
PETAIN

La citation proposait de faire Zilliox Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.

La Belgique le fit Chevalier de l'Ordre de Léopold avec liserés or, par A. R. du 12 janvier 1920.
La Croix de Guerre belge lui fut remise, sur citation du Général Baron Jacques de Dixmude.
Le 6 juin 1920, sa dépouille fut ramenée avec les honneurs militaires à Offendorf.
Tout ce que la région compte comme autorités, toutes les associations et plusieurs généraux était rassemblés. Sa décoration de la Légion d'Honneur fut remise à son père par le Général Fetter.
Les clairons sonnèrent et les tambours battirent. Deux plaques, disparues lors de la seconde guerre, furent placées, l'une sur l'église du village, l'autre sur sa maison qui fut remise en 1994, la rue porte son nom. Un musée de la batellerie rappelle son héroïsme.

En 2016, 100 ans après son exploit, le comité de la Jeunesse de Devant-le-Pont lui rendait un hommage sollennel.
Le port de Visé dont porte aujourdhui son nom et fut inauguré par la nière de Joseph Zilliox, accopagnée d'autres mebres de la famille.

Une exposition retraça ses exploits.
En novembre 2017, invités par les autorité d'Offendorf, son village natal, une délégation de devant-le-pontois se rendit en Alsace pour commémorer le 11 novembre le centenaire de sa mort.

Une gerbe aux couleurs de la Belgique fut déposée au monument eux morts de la place de l'église et la délégation se rendit sur sa tombe qui fut aussi fleurie.



Jules Hentjens


Le complice de Zilliox, avait aussi prévu de partir mais retarda son départ à cause de la grossesse de son épouse.
La police allemande était sur ses traces. Il renforça le remorqueur Atlas V avec des tôles et de Liège partit avec 107 passagers dans la nuit du 3 janvier 1917,
ayant aussi comme pilote Charles Balbour qui mourut en 1924.
Essuyant le feu des allemands qui tentèrent de le poursuivre, l'eau étant très haute le remorqueur accrocha et brisa en partie le pont de service et le nouveau câble et arriva à Eijsden en Hollande.

Les allemands renforcèrent leur dispositif, toute fuite de ce côté devint impossible.
L'Atlas V fut donné comme nom à un pont de Liège, et fit aussi l'objet du film: "Passeurs d'hommes"
L'histoire liégeoise retint Hentjens et l'Atlas V, … et oublia Joseph Zilliox.
Il n'y a plus de trace de son aventure et de son sacrifice.
L'ancienne écluse a été rebouchée et forme une esplanade sur laquelle la Capitainerie a été construite et le bassin a fait place à un port de plaisance.
Le conseil communal de Visé a accepté à l'unanimité fin septembre 2016 la proposition de donner à ce lieu celui de PORT JOSEPH ZILLIOX et des panneaux y ont été placés et offerts par l'initiateur du projet.

En 1967 les deux bateaux, leur pilotes et passagers avaient été traités sur pied d'égalité lors des commémorations, mais 50 ans plus tard, seul l'Atlas V était encore un peu présent dans les mémoires, il était important de rappeler Joseph Zilliox.

Marc Poelmans

Des ouvrages sur le sujet:

Un Héros Alsacien Joseph Zilliox E. Fauquenot, Paris 1920 Rédigé par un français prisonnier en même temps que lui et qui la guerre finie interrogea les témoins directs.
Ses archives sont aux archives nationales à Bruxelles.
Deux hommes du Ried Nord, Société d'histoire et d'archéologie du Ried Nord 2003
Journal "La Vérité" relation par J. Thonnard en 1920, BNB
Les journaux à l'époque feront état de sa mort
Le Journal de Liège et de sa province en décembre 1918
La Métropole, journal d'Anvers en 1917 à Londres.
Le XXe siècle, journal d'union et d'action catholique 1917
Het Vaderland en décembre 1917.

Passagers du remorqueur Anna

Il y aurait eu six français parmi eux

 


Zilliox Joseph Offendorf Alsace
Mme J. Jungers, mari procureur du Roi au Congo
Arnold Jean
Bia Werner, rue des Bayards à Liège
Bieuvelet Léopold
Bouchellyoen Henri
Brocal Alexandre, Grâce-Berleur, parti en Angleterre
Broens (père) de Hermée
Broens Guillaume de Hermée
Collet parti en Angleterre
Colette Camille Grâce-Berleur
Colette Joseph
Colleye Pierre agent de police
Cyradan Louis, rue de Campine, Liège
Denis Hubert
de Pollignie (français) alias "Arthur"" ingénieur qui commandait
Coupe (?) Un autre français coiffeur Grand Place à St Quentin
Dome Nicolas, 131 rue Crucifix, Herstal
Dossin René, ingénieur,  rue des anglais 27 Liège secondait Joseph, c'était son lieutenant dans l'aventure.
Englebert
Fissette Pierre Liege
Foxhalle Edouard rue Fosse Crahay à Liège et un ami.
George Marcel
Gremmens Julien
Grevens Julien
Hendrik
Léonard Désiré, 3 frères de Grâce Berleur
Léonard Jean, de Grâce Berleur
Léonard Lambert, de Grâce Berleur
Ligot Arthur
Limbourg Laurent, 139 (ou 129 ?) rue du Crucifix à Hesrtal
Moreau Edouard
Nagant ? deux frères
Nagant ?
Oury (ou Ory) Albert coin de la rue de la Joie et de la rue Pépin
Pirottin Dieudonné
Paulus, Grâce-Berleur, parti en Angleterre
Serulier Eugène place St Jean 44 à Liège
Serulier Georges
Tawe Joseph, 29 Bd des Quatre Journées à Bruxelles
Thonnart Jean, architecte, Rue de Campine à Liège
Yerna Auguste cabaretier en face de la boucherie Joe à Herstal
Yerna Edmond fils de Auguste
Yerna Edmond

Passagers du remorqueur Atlas V

Equipage :
Hentjens Jules, capitaine, Liège;
Balbour Charles, cantonnier des Ponts et Chaussées; pilote
Job Jean, mécanicien, Ivoz-Ramet;

Longueville Raoul, matelot, Chokier.
Passagers:
Aretz Marcel, Liège; Bastin Paul, commandant de gendarmerie, Anthisnes;
Balbour Charles, l'épouse et ses deux enfants;

Bauchau Frans, Namur;
Bauchau Paul, Anhée-sur-Meuse ;
Carabin Lambert-Joseph, Liège

Charlier Hubert, Liège;
Collard Paul, Verviers;
Collette Rodolphe, Vottem ;
D'Archambeau Alexis (père), Liège;
D'Archambeau Jean (fils), Liège;
Darcis Alexandre-Hubert, Fexhe-Slins ;
Darcis Antoine, Fexhe-Slins;
Darcis Edouard, Fexhe-Slins ;
Darcis Pierre-Joseph, Fexhe-Slins
Dallemagne Pierre, officier, Louvain;
Debras Albert-Victor, Annevoie;
Dedoyard, Liège;
Delmer Alexandre, professeur à l'Université de Liège, Bruxelles;
De Cuyper Jacques, avocat, Etterbeek;
Defawe Joseph, Ougrée ;
De Pierpont Edouard, député, Rivière;
Deprez René, Ixelles;
Derbrier Gérard, administrateur territorial au Congo, Bois-de-Breux ;
Derkenne Paul (décédé), Liège;
Detienne Camille, Liège;
Donnay Antoine (tombé au Champ d'Honneur à Dixmude), Fexhe-Slins
Doyen Hervé, lieutenant d'artillerie, Wemmel ;
Dubois Félix, ingénieur, Crepy (Meaux) ;
Dubois Louis, Bruxelles;
Fagard Joseph, Chokier;
Fourmanoit Robert, Barcelone (Espagne) ;
Fuger Alphonse (décédé le 4-1-22 à l'hôpital d'Aix-la-Chapelle), Thimister;
Gabriel Gustave, Limerlé;
Gabriel Julien, Vielsalm ;
Gendebien Jules, Engis;
Gauthier Isidore, Marloie ;
Gérard Emile, Liège;
Géradon Louis, Liège;
Ghaye Georges, Liège;
Gielis Maurice, docteur en médecine, Liège;
Gielis Raymond, à Basoho-Rruwimi (Congo);
Gillet, ingénieur;
Gillet Achille, à l'Abbaye N.-D. de Scourmont, Forges-lez-Chimay;
Goderniaux Jules-Alexandre-Joseph, Liège;
Giltay Albert, Liège;
Goffaerts André, médecin, Alost;
Grégoire Albert, Vottem;
Grégoire André, notaire, Ransart ;
Halen Edouard, architecte, Liège;
Halfants Louis, Héverlé;
Hane Nicolas (décédé à Paris le 11 août 1919) ;
Hans Hubert-Jean-Joseph, Vottem ;
Herzet Fernand, Liège;
Hodeige Albert, Liège;
Honia Jacques, Liège;
Houard Hubert, docteur en médecine, Seraing-sur-Meuse ;
Jeoris, instituteur, Poix-Saint-Hubert ;
Lacrosse, pharmacien, Thimister;
Lacrosse Joseph, Liège;
Lambert Joseph, Hollogne-aux-Pierres ;
Lambrecht Félix, ingénieur, Liège;
Lambrecht Jacques, médecin oculiste, Herstal;
Lambrichts Lucien, Tongres ;
Lapière Paul, officier d'artillerie, Liège;
Leclercq Alphonse, chef de gare, Saint-Jean-Geest;
Ledouble Ernest, Liège;
Ledouble Lucien, Liège;
Ligot Etienne (au Congo), Liège;
Lebrun Emile, Liège;
Martens Paul, Louvain;
Massart Jules-Alfred, docteur en droit, Uccle;
Moray Joseph, Herstal;
Mordant Antoine, Grivegnée:
Mottard Gaston, Herstal;
Mulhay Clément (père), Angleur;
Mulhay Joseph (fils), Angleur ;
Mulhay-Laurenty Joséphine (mère), Angleur;
Muller-Savet Victor, professeur d'Université, Bruxelles;
Paque Jules, Herstal;
Pondant Joseph, Liège;
Poncin Albert, Marche;
Renard Henri, Liège;
Ronchesne Willy, Liège;
Ruche Jules, Salm-Château ;
Sadin Maurice, ingénieur, Roubaix;
Schiltz Firmin, Liège;
Sibille Jacques, Liège;
Simon Louis, médecin, Jupille ;
Siquet Pierre, Vottem ; Soleil Emile, Liège;
Van Steenberghe Fernand, Bruxelles;
Van Steenberghe Marcel, Bruxelles;
Wauthier Isidore, province de Luxembourg;
Wégimont Augustin, Wellin ;
Wéra Lambert, Liège;
Wéry Auguste-Joseph, Liège


Le dimanche 4 décembre 2016 à 14 heures, le comité La Jeunesse du quartier de Devant-le-Pont, commémora l'exploit de Joseph Zilliox.

Devant-le-Pont se souvient et une exposition fut organisée le 4 décembre 2016, 100 ans après son exploit.
Le gouverneur de la province envoya sa déléguée.
Le Colonel Babette coordinateur des commémorations 14-18 pour la province était là également ainsi que deux officiers délégués par le commandement militaire de la Province de Liège.
La France était représentée par le Colonel Michel du Souvenir Français.
Une navette de la police fluviale était présente sur les lieux également ainsi que les drapeaux des associations patriotiques locale, les para-commandos visétois et le comité de la Jeunesse
Le nom du port porte celui de ce héros, c'est sa nièce Gaby Zilliox qui viendra l'inaugurer officiellement en présence de personnalités belges et françaises.

Le comité de la Jeunesse sera convié à une cérémonie en 2017 à Offendorf, vilage natal de Joseph Zilliox en Alsace et répondra favorablement à l'invitation.

 


Gaby Zilliox dévoile la plaque du port portant le nom de son oncle
Une copie de ce panneau sera remise par une délégation de la Jeunesse, le 11 novembre 1917 à Denis Hommel, maire d'Offendorf, village natal de Joseph Zilliox.


A gauche, la famile de Joseph Zilliox, sa nièce Gaby saluée par le représentant du commandement militaire de Liège.
Le Colonel Thierry Babette délégué général aux commémorations de la Province de Liège,
le Colonel Michel du Souvenir français et
Dany Wathelet président de la Jeunesse.

Les associations patriotiques.


Délégation de l'Armée Belge. Dany Wathelet et les para-commandos de Visé. Le colonel Michel.
Le panneau du port et le porte-drapeau de la FNC de Visé.


Retour au local et exposition
Les tambours de la Jeunesse. - Edouard Timmermans clairon du 12e de Ligne, Marc Poelmans initiateur du projet Zilliox,  M Bourdouxhe président de la FNC Visé
L'expo avec des dizaines de photos en collaboration avec le musée de Visé


La commune de Eijsden où l'Anna et l'Atlas V abordèrent a aussi élevé un mémorial à leur mémoire


Herbert Michon organisateur de la commémoration à Eijsden - le panneau - récompenses aux personalités, au centre M. Poelmans projet Anna , Herbert Michon et à droite Mme et M.Hentjens descendant de Jules Hentjens

Son histoire ici: Zilliox



C'est aussi en 1916 que s'achève la construction de la lgne 24 qui permettra aux allemands de rejoindre par chemin de fer le port d'Anvers
Les travaux nécessitèrent de très grands aménagements dont celui du viaduc de Visé qu'on appellera depuis " le Pont des Allemands "
Son histoire ici:
Le Pont des Allemands de Visé

 

 

 

1918
Des hommes cherchent encore à rejoindre les troupes belges pour libérer le pays.

A Devant-le-Pont, ils sont plusieurs à vouloir faire leur devoir, mais l'entreprise est périlleuse, les allemands gardent farouchement la frontière et une côture électrifiée barre toute la frontière avec les Pays-Bas.
Pourtant ils veulent essayer

Alphonse Bourguignon nous raconte:

Depuis longtemps mon père, qui s'occupait de passage d'hommes, m'avait promis de me faire soldat dès que j'aurais atteint seize ans.
Nous sommes à fin janvier 1918.
Je fréquente le collège St Hadelin à Visé ; je fais part de notre projet de passage à mon ami Cardols Joseph de Devant-le-Pont (Visé).

Celui-ci veut être de la partie.
Le vendredi 1er février devons, accompagné de Léon Delcourt, trouver mon père à Lanaye.
Nous sommes donc trois et le passage est décidé pour le lendemain.
Le 3 au soir, mes deux amis arrivent accompagnés d'un autre camarade, Robert Hofman.
Derrière la maison de mes parents est le jardin qui aboutit à un bras de la Meuse dénommé "Vieille Meuse" large de 30 mètres environ et très profond, au-delà se trouve une prairie de 200 mètres de large et où personne n'a accès, ensuite les fils électrifiés longeant la Meuse et, à l'autre rive de celle-ci l Hollande.
Il s'agit donc pour guetter la sentinelle étant de fonction aux fils, d'arriver sur la prairie et choisir le moment propice.
Pour ce, mon père a construit un esquif composé de trois cuvelles clouées ensemble et sur lequel un seul homme peut prendre place.
Après que ma mère nous a massé tous quatre au moyen de pétrole et de vaseline, nous transportons l'esquif à l'eau.
Hofman prend place dans celui-ci et, se servant d'une pelle en guise de rame, travers la "Vieille Meuse".
Une corde attachée aux cuvelles est tenue à l'autre extrémité par mon père.
Une seconde corde sera portée sur l'autre rive et également attachée aux cuvelles est tenue par Hofman.
Mon père devant nous accompagne, c'est cinq fois que l'on a fait faire la navette à l'esquif.
Ma mère reste maintenant à la corde pour ramener mon père dès que nous serons expédiés.
Mon père, à tâtons, marche en extrême pointe, il gèle et le gazon grince sous les pieds.

Pour éviter le bruit il ôte ses souliers et un certain moment alors que nous nous trouvons à environ 60 mètres des fils, la lumière du phare sillonne la vallée, on se colle à plat ventre, et, après un moment de cruelle angoisse, mon père se remet à avancer vers les fils toujours en rampant, nous suivons à 25 mètres.

La sentinelle passe, nous trouvant ici jusque à l'extrémité de son terrain, nous attendons son retour.
Dix minutes se passent, la voici à nouveau, le moment va être propice mais voilà que Léon de nous se plaint de froid et grelotte.
Dans ces conditions, afin de ne pas courir à une mort certaine, mon père décide de remettre la partie au lendemain.

Nous repassons la "Vieille "Meuse" par les mêmes moyens que tantôt.
Mes trois camarades logent chez moi et s'y tiennent cachés pendant 24 heures.

Lundi 4, 7 heures soir, nouveau massage par ma mère, nouveau passage de la Vieille Meuse" au moyen des cuvelles.
Mon père, s'étant au préalable débarrassé de ses souliers, conduit comme la veille : quid de la sentinelle, arrivée près des fils, escalade de ceux-ci, le tout dans le silence le plus absolu.

La Meuse, toujours débordée, coule à cinq mètres des fils. Ses flots lugubres et va nous demander une victime.

La traversée à la nage est d'au moins 300 mètres et le courant est impétueux, à un tel point qu'il nous fait dévier de lus de 100 mètres.

Je suis en plus inquiet pour mon père qui, j'en ai la certitude, reste près des fils dans le danger.

A trois on aborde complètement épuisés.
Nous soutenant l'un l'autre, nous devons marcher 600 mètres pour arriver à la première maison d'Eijsden (Hollande) où nous sommes recueillis.

Le lendemain, Fernand Lamaye nous rejoint par le même moyen, et le surlendemain Julien De Vos et Léon Syor, tentent également l'aventure, mais ce dernier, pas plus heureux que Delcourt, est comme lui englouti par les flots

Petit-Lanaye le 30-12-20 Alphonse Bourguignon

Léon Delcourt Robert Hofman Julien De Vos Joseph Cardols Fernand Lamaye

Ministre de la Guerre
Lanaye 30 septembre 1919. 

Le soussigné Potmans Pierre-Jean, Echevin ff de bourgmestre de la commune de Lanaye, prend la respectueuse liberté de vous exposer ce qui suit.
Le 4 février 1918, jour où il atteignait ses size ans, un de mes administrés, la nommé Bourguignon Alphonse, avec six autres jeunes gens des environs, forçait la ligne électrique et traversait la Meuse à la nage pour aller s'engager dans les rangs de l'armée belge.
Cette expédition bien dangereuse puisque deux jeunes gens, quoique excellents nageurs, périrent dans les flots, fut organisé par le père Bourguignon, sous brigadier des douanes, patriote ardent courrier de frontière, estafette des services de renseignement, dont les services précieux ont été reconnus par le Gouvernement Britannique et qui ne craignait pas de voir son fils servir de guide à ses compagnons dans une entreprise aussi hasardeuse.

Le jeune Bourguignon Alphonse s'engagea immédiatement à Maastricht, fut dirigé sur Rotterdam où il attendit un transport pendant six semaines, s'engagea pour l'infanterie à Folkestone, le 27 mars 1918 et devint rapidement instructeur au camp de Parigné l'Evêque.

Le jeune homme introduisit une demande pour aller au front auprès de son colonel mais celui-ci déclina l'offre préférant garder son jeune instructeur.
Plus tard il fut amené à faire son instruction à la T.S.F. à Calais et resta à ce service jusqu'à son licenciement.

Les faits détaillés ci-contre sont connus non seulement de la commune de Lanaye mais dans tout le pays de Visé et de Maastricht.

Quant à moi, Bourgmestre dans une région où il y a un grand nombre d'évasions, je  n'en connais pas de plus émouvant et de plus tragique que celle de la nuit du 4 au 5 février 1918 pendant laquelle une bande de jeunes gens , conduits par le père Bourguignon, employé des douanes à Lanaye et au mépris des trois éléments redoutables qui étaient les balles, l'électricité et l'eau glacée, traversent à la nage la Meuse débordée et qui présentait à l'endroit choisi une largeur d'au moins 300 mètres.

La mort des deux jeunes gens, cependant excellents nageurs, est la preuve du courage extraordinaire et de l'effort surhumain qu'ont du déployer ceux qui ont tenté cette aventure héroïque.

Le Bourgmestre de Lanaye
 

Extrait de la note de Potmans Pierre-Jean, échevin faisant fonction de bourgmestre de Lanaye transmise au ministre de la guerre en septembre 1919
De Vos et Hofman après leur instruction furent envoyés au front à la 2/III A le 10 septembre 1918 et Lamaye au 9A 50e Bat.

Ils prirent part à toute l'offensive libératrice et furent mis en congé illimité à leurs unités respectives.
Bourguignon a fait son service à la TSF sous les ordres du Major Wibier
Cardols n'ayant pas l'âge n'ira pas au front et fut envoyé à Orival comme téléphoniste, il a rejoint l'armée après l'armistice à la 50 Bat du 9A
Cardols et Lamaye furent décorés de la croix de guerre avec palme pour passage de la frontière da  ns des conditions périlleuses
Hofman, Devos et Bourguignon l'ont certainement mérité autant qu'eux
 

Vers la suite du 20e siècle de 1919 à 1925

Textes et images © Marc Poelmans

Quelques sites sur la guerre 14-18

http://www.laguerredenosheros.be/index2.html  www.mons.be www.europe14-18.eu www.antwerpen1914-1918.be www.14-18.bruxelles.be www.imagesde14-18.eu www.warvictimes.fgov.be www.1418effroyableboucherie.fr www.2014-18.brussels www.carto1418.fr www.atlas-historique.net www.artisanat-de-tranchees.fr www.unesco.org www.britishwargraves.co.uk www.cwgc.org www.asoublies1418.fr www.plugstreet1418.com www.memoiredeshommes.fr www.patrimoinedelagrandeguerre.com www.histoire-image.org www.provincedeliege.be www.1914-1918-online.net www.front-vosges-14-18.eu www.dictionnaireduchemindesdames.blogspot.be www.europeanfilmgateway.eu www.routard.com www.lencrierdupoilu.blogspot.be www.1914.couvin www.ecpad.fr www.fvoie-sacree.com www.fortiffsere.fr www.hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com www.grande-guerre-1418.com www.asoublies1418.fr www.marne14-18.fr www.centenaire.org www.chtimiste.com www.memorial-genweb.org www.lesfrancaisaverdun-1916.fr www.romieux.canalblog.com www.jeanluc.dron.fr www.wellrememberpops.be www.calais.fr (actes de décès, mariage, etc.) www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com www.14-18.be www.museeairespace.fr www.langemark-poelkapelle.be www.tourismevosges.fr www.commemorer14-18.be www.memoire1418.org www.musée-royal-de-l'armée-et-d'histoire-militaire-belgique www.defense.gouv.fr/site-memoire-et-patrimoine www.buttedevauquois.com www.caverne-du-dragon.com www.carriere-wellington.com www.cheminsdememoiresociale.entre-soi.info www.centenaire2014.be www.surlestracesde14-18.eu www.lamerci.beHYPERLINK "javascript:void(0)" HYPERLINK "http://www.verdun-meuse.fr/"www.verdun-meuse.fr www.chemindememoire-nordpasdecalais.fr > www.catillon-sur-sambre-et-alentours.biz www.bel-memorial.org www.fransvankerchhoven.com www.piot2014-2018.com www.nordmag.fr www.collectif-artois-1914/1915.com www.jeanluc.dron.free.fr www.14-18larmesbleuhorizon.com www.153ri.free.fr www.picardie1418.com www.passioncompassion1418.com www.chemindesdames.fr > www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com > www.chemindememoire.gouv.fr http://www.horizon14-18.eu www.fermedelacroixrouge.fr > www.association14-18.org > www.europeana1914-1918.eu > www.artilleur-guerre14-18.jimdo.com > www.1914-1918.be > www.inflandersfields.be > www.somme14-18.com > www.guerre1418.fr > www.historial.org > www.pages14-18.com > www.crid1418.org > www.herodote.net


dernière mise à jour:18/10/23

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