Demany Ferdinand, Joseph
Ferdinand Demany au centre, 3e Commissaire de police en
Chef en 1877
Né
à Liège, le 03 juin 1806.
Engagé volontaire en août 1830, il a à peine 24 ans et va se
faire remarquer à l'attaque de la caserne des Ecoliers.
La caserne des Ecoliers est connue actuellement sous le nom
Caserne Cavalier FONCK
A l'origine de l'enlèvement à la Caserne des Ecoliers, on
retrouve le célèbre Charlier à la jambe de bois qui avec les
volontaires réussirent à s'emparer des deux canons
"Marie-Louise" et "Willem" que les Liégeois
emmenèrent dans leur marche sur la capitale.
Les canons "Marie-Louise" et "Willem" avaient
été abandonnés à la Caserne des Ecoliers par les Hollandais
qui estimaient cette caserne trop difficile à défendre parce
que située au coeur des quartiers d'Outremeuse et de
Saint-Pholien.
Ayant été encloués au moyen de chevilles en bois, ils furent
rapidement remis en ordre de tir. (encloué: on enfonçait un
clou dans la lumière, l'orifice de mise à feu)
CHARLIER s'était adjugé "Willem".
Demany fut promu sergent, puis
sous-lieutenant, sa conduite au combat d'Oreye lui vaudra le
grade de capitaine.
Au combat de Ste-Walburge, il commande la 1ère compagnie de la
légion de l'Est.
En octobre 1830, il devient capitaine des volontaires liégeois
et maestrichtois.
C'est le 20 novembre 1830 qu'il descendra vers Visé avec les
volontaires, Visé où il trouvera main forte pour repousser un
mouvement des troupes de la citadelle de Maastricht
Le matin à 7 heures 30, la compagnie de Demany se rassemble.
Ils sont 96 volontaires auxquels viendront s'ajouter une
cinquantaine de visétois.
Arrive alors le receveur des contributions d'Eysden qui s'est
sauvé avec sa caisse devant l'avance d'un corps de troupes
hollandaises qui se trouvaient à 5 heures à Gronsveld.
A la demande de Demany, de Ryckel Commandant de la garde
Bourgeoise et Président des Anciens Arquebusiers, fait sonner le
tocsin pour convoquer les visétois rassemblés et entrainés
depuis deux mois au sein de la Garde Urbaine.
Ils décident d'envoyer des hommes prévenir les habitants des
villages voisins, ce qui pris un certain temps et de rassembler
des volontaires de ces villages qui doivent rejoindre Demany qui
fait route vers Mouland pour attaquer les hollandais, les
déloger de leur position et entrer dans Gronsveld distant de 10
km de Visé, à midi.
Un bataillon d'infanterie hollandais est
à la Maison Blanche à Berneau tenant la voie de Visé à
Maestricht, leur cavalerie tient la plaine de Navagne sur la rive
sur la rive droite de la Berwinne, appuyée par deux canons.
L'ennemi tient ainsi toute la zone sur la rive droite de la
Berwinne, mais les officiers n'avaient certainement pas pris les
précautions nécessaires pour éviter une attaque surprise à
laquelle ils ne s'attendaient pas. Des sentinelles avaient été
placées sur la rive gauche et des éclaireurs envoyés en
patrouille.
Les volontaires les mieux armés furent disposés en tirailleurs
face à la cavalerie.
Les autres volontaires furent placés en position en haut du
village de Mouland sur la rive gauche de la Berwinne, face à
l'infanterie hollandaise qui se trouvait devant la Maison
Blanche.
Une vingtaine de volontaires, conduits par deux guides sûrs,
furent chargés de prendre les deux pièces de canon dont la
position semblait bien risquée.
Ils auraient réussi, alors qu'ils avaient déjà passé la
Berwinne sans être vus de l'ennemi quand tout d'un coup,
celui-ci sonna le rappel des troupes depuis la Maison Blanche.
Rassemblés en peu de temps, les hollandais pris sous le feu des
volontaires reprirent la route de Maastricht.
Nous sommes deux mois après les combats de Bruxelles et l'ennemi
n'oppose plus guère de résistance alors que l'Indépendance est
proclamée depuis le 4 octobre.
Dans son récit, Demany ne fait pas mentions des mots
"combat de Navagne", ni sur la position qu'il donna aux
troupes de visétois dans son dispositif, mais on peut
raisonnablement penser qu'ils furent de ceux qui étaient
disposés en tirailleurs face à la cavalerie, car Demany
souligne que les arquebusiers étaient armés de carabines.
Cela n'a rien d'étonnant, la carabine, arme rayée mais d'un
chargement plus complexe, était utilisée pour le tir de
précision comme le faisaient les membres de la compagnie, alors
que les troupes armées étaient généralement munies de fusils
à canon lisse.
Et l'on sait aussi par un rapport du Baron de Ryckel d'août 1830
envoyé au gouverneur de la Province de Liège, que tous les
membres de la Garde Urbaine de Visé possédaient leur propre
arme et qu'il était dès lors inutile d'en envoyer de
supplémentaires de Liège, mais il reçut une dotation de 20.000
cartouches qui ont plus que vraisemblablement servi à
l'entrainement de la Garde Urbaine qui n'était pas composée que
d'arquebusiers comme certains auteurs semblent le laisser
entendre, en ces temps de troubles, nombreux furent ceux qui se
joignirent à la troupe de Visé levée dès le début de
l'insurrection.
En outre, Demany a très certainement
gardé à ses côtés des hommes aguerris, aptes à commander et
à faire un coup de force en cas de nécessité.
Cette escarmouche, resta dans le souvenir des visétois sous le
nom de "Combat de Navagne",
lequel loin d'être véritablement glorieux fut sans rapport avec
les combats sanglants qui eurent lieu ailleurs dans le pays.
Si certains auteurs se sont laissés emporter par leur
enthousiasme dans une relation des faits tout à la gloire de
certains visétois; il faut retenir qu'aucune médaille ne vint
récompenser les combattants et aucun drapeau d'honneur ne fut
octroyé à la Ville
Sans douter nullement ni du courage ni des sentiments
patriotiques qui animaient les combattants,
il y a fort à parier que les blessures les plus douloureuses
furent certainement les "gueules de bois" du lendemain
de cette échauffourée dont l'heureuse issue fut fêtée pendant
longtemps à grand renfort de pecket...
Ce bref combat est relaté dans une épreuve journalistique
corrigée de la main même du Capitaine Demany qui se trouve au
musée des Francs Arquebusiers
Demany qui avait participé à de nombreux combats et fut
largement décoré, terminera sa carrière comme commissaire de
police à Liège.
Fin 1830,il est nommé major de la garde-civique.
il était également bon tireur puisqu'il reçu le prix de tir de
la Garde Civique conservé au musée des Francs Arquebusiers
Nommé Commissaire de Police en 1835, à l'âge de 29 ans, il débuta au quartier de l'Est.
Il habitait rue Surlet n°30 puis au 28 et ensuite quai de Coromeuse 3bis
Demany était un homme courageux et actif, et pas seulement au combat puisqu'il fut père d'une famille nombreuse de 2 garçons et 8 filles !!!
Nommé Commissaire de Police pour le quartier de l'EST en 1835, puis au quartier du NORD en 1858, il deviendra le 3ème Commissaire de Police en Chef de la police liégeoise en mai 1860.
DEMANY sera confronté au problème de l'interdiction des processions jubilaires en 1875. (Voir à l'hôtel de Ville le grand tableau peint par Léon Philippet).
Démissionnaire le 20 mars 1877, il décède à Liège le 12 janvier 1886.
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Ses collègues, ses décorations.
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Ferdinand Demany et ses collègues en
1860 cliquer pour agrandir |
Croix commémorative des volontaires de
1830 de Ferdinand Demany Musée des Francs Arquebusiers |
Titulaire de la croix commémorative des
combattants de 1830
(conservée au musée des Francs Arquebusiers)
Le 16 mars 1850 le conseil communal lui a voté une Médaille de Bronze
pour le courage et le dévouement dont il avait fait preuve lors de la calamiteuse inondation du mois de février même année.
Médaille en vermeil
pour le même fait délivrée par Arrêté royal du 21 septembre 1850
Chevalier de l'Ordre de Léopold
Nommé par Arrêté Royal du 25 octobre 1860
Par Arrêté de M. le Procureur Général du 13 octobre 1870.
il a été chargé des fonctions du Ministère Public près le tribunal de police de cette ville.
Par Arrêté Royal du 20 mars 1877 est acceptée la démission offerte par M Demany de commissaire de police de la Ville de Liège.
Par arrêté du conseil échevinal de Liège en date du 16 avril 1877,
il lui est accordé une pension annuelle et viagère de 4334 francs.
dernière mise à jour:
15/02/11
©Marc Poelmans